Nucléaire : l’appel du pied de Moscou à Pretoria

Face à ces nombreux concurrents pour la construction de nouvelles centrales nucléaires en Afrique du Sud, le russe groupe Rosatom multiplie les annonces et maintient la pression.

Des ouvriers assemblent des turbines dans la centrale nucléaire d’Udomlya (Russie) © Andrey Smirnov/AFP

Des ouvriers assemblent des turbines dans la centrale nucléaire d’Udomlya (Russie) © Andrey Smirnov/AFP

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Publié le 17 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Rosatom revient à la charge. Dans une interview accordée le jeudi 16 juillet à Bloomberg, Viktor Polikarpov, vice-président pour l’Afrique subsaharienne de l’Agence russe de l’énergie atomique, a indiqué que Moscou est prêt à « aider l’Afrique du Sud à financer son nouveau programme nucléaire ».

Pretoria souhaite acquérir six à huit nouveaux réacteurs nucléaires (d’une capacité totale de 9 600 mégawatts). Ce projet est controversé et a été reporté depuis les années 2000 en raison notamment de son coût évalué à 40 milliards d’euros. Il a connu une accélération durant l’année écoulée et l’appel d’offres devrait être lancé d’ici à septembre, pour une attribution fin 2015, a fait savoir le gouvernement sud-africain en main dernier.

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Avantageux

Dans l’entretien avec Bloomberg, le dirigeant du géant russe (détenu par l’État) a mis l’accent sur les très avantageuses conditions de financement disponible auprès de Moscou : un prêt d’une maturité de 20 ans, à un taux d’intérêt « pas très élevé » et dont le remboursement ne débuterait qu’après le démarrage des centrales.

Rosatom n’est pas le seul leader mondial de l’énergie à avoir exprimé son intérêt pour le programme nucléaire sud-africain. Les français Areva et EDF, le japonais Westinghouse Electric Corporation, China Guangdong Nuclear Power Holding Corp et le sud-coréen Korea Electric Power Corporation se sont aussi positionnés.

Le géant russe mène pourtant depuis près d’un an une stratégie de communication assez musclée. En septembre 2014, le groupe a laissé entendre qu’il avait remporté le contrat sud-africain, sans appel d’offres.

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Devant l’énorme polémique suscitée par cette annonce, le gouvernement sud-africain a démenti avoir attribué le marché, précisant n’avoir signé qu’un accord-cadre de coopération nucléaire avec la Russie, semblable à celui signé avec la Corée du Sud en 2010. Dans la foulée, Pretoria a signé des accords similaires avec la France et la Chine.

La nouvelle intervention médiatique de Rosatom survient une semaine seulement après la signature, le 9 juillet dernier, de deux protocoles d’entente sur « la coopération dans l’énergie nucléaire » entre le groupe russe et le ministère sud-africain de l’Énergie. Les détails de ce ces agréments n’ont pas été rendus publics…

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