Les enjeux de la visite du président Muhammadu Buhari à Barack Obama

À l’invitation de Barack Obama, le président nigérian Muhammadu Buhari entamera lundi une visite de quatre jours aux États-Unis. Une rencontre cruciale pour les relations diplomatiques entre les deux pays, au cours de laquelle il sera question de la lutte contre Boko Haram.

Barack Obama et Muhammadu Buhari,  côte à côte lors du sommet du G7 en Allemagne, le 8 juin 2015. © Carolyne Kaster/AP/SIPA

Barack Obama et Muhammadu Buhari, côte à côte lors du sommet du G7 en Allemagne, le 8 juin 2015. © Carolyne Kaster/AP/SIPA

Publié le 19 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Avant son élection, le nouveau président Muhammadu Buhari avait fait de la lutte contre Boko Haram sa grande priorité. Pourtant, le groupe terroriste frappe toujours et le mois de juillet enregistra probablement un triste record en matière d’attaques meurtrières. Près de 700 Nigérians ont été tués dans une série d’attentats sanglants depuis son investiture le 29 mai dernier.

« Le gouvernement de Buhari voudra assurément augmenter les collaborations avec les services de renseignements américains », confirme Lauren Ploch Blanchard, spécialiste en affaires africaines, au Congressional Research Service basé à Washington. La question sécuritaire et la menace constante de Boko Haram figurent en tête de liste de l’agenda des deux présidents.

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Un réchauffement diplomatique

La visite de Muhammadu Buhari pourrait être l’occasion de donner un second souffle aux relations diplomatiques entre le Nigeria et les États-Unis. Un froid s’était effectivement installé entre Abuja et Washington l’an dernier après que l’ancien président Goodluck Jonathan ait jugé « insuffisante » l’aide proposée par les États-Unis à la lutte contre Boko Haram.

Ces derniers avaient proposé d’entraîner les militaires et de leur dispenser des conseils stratégiques mais « Goodluck Jonathan voulait de l’équipement et sa réaction a causé une fracture majeure entre les deux pays », explique Lauren Blanchard.  « L’offre initialement faite par les Etats-Unis pourrait être remise à l’ordre du jour lors de la rencontre entre Buhari et Obama », estime-t-elle.

À leur tour, les États-Unis ne s’étaient pas gênés pour critiquer la mauvaise gestion de la menace terroriste par les autorités nigérianes. L’enlèvement des 200 fillettes de Chibok, toujours aux mains du groupe terroriste, a imposé une pression de plus sur le gouvernement Jonathan. Les États-Unis avaient mené de front la mobilisation internationale et envoyé des drones dans le nord-est du Nigeria pour tenter de les retrouver.

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Le pétrole nigérian, un enjeu ?

Outre les questions de sécurité et de bonne gouvernance, les États-Unis aborderont-ils également la question du pétrole ? La relation économique entre les deux pays sera au menu des discussions, notamment pour le développement de raffineries au Nigeria, croit Lauren Blanchard. Avant 2012, le Nigeria figurait en effet parmi les plus importants fournisseurs de pétrole des Etats-Unis mais aujourd’hui l’or noir nigérian se dirige davantage vers l’Asie.

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Si Buhari fait la guerre au terrorisme, il a aussi promis de lutter contre la corruption, ce qui a tout pour plaire aux Américains. « L’administration Obama a souvent exprimé sa préoccupation face au sous-développement au nord du pays et sa propension à l’extrémisme », rappelle-t-elle en ajoutant que Muhammadu Buhari en profitera sûrement pour « solliciter des investissements étrangers afin d’améliorer les conditions de vie des Nigérians du nord du pays ».

Un agenda chargé donc pour le président Buhari. D’autant qu’il rencontrera, également le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry ou encore le vice-président Joe Biden.

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