Kenya : Fitch s’inquiète des déficits croissants

L’agence de notation Fitch Ratings a révisé la perspective du Kenya de stable à négative en raison de la détérioration des finances publiques, de l’augmentation de la dette et du déficit courant.

Le shilling kényan est sous pression. © Reuters/Noor Khamis

Le shilling kényan est sous pression. © Reuters/Noor Khamis

Publié le 20 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Fitch Ratings a confirmé le 17 juillet au soir la note souveraine du Kenya, à ‘B+’ (en devises) et ‘BB-‘ (en monnaie locale). Dans le même temps, l’agence de notation a abaissé la perspective de cette notation, passée de stable à négative. Fitch s’inquiète particulièrement de l’évolution des finances publiques qui « sont sur une tendance régulière à la détérioration depuis 2008, conséquence d’une collecte des revenus faible, de dépenses d’infrastructures croissantes et de dépenses courantes élevées de manière persistante », a souligné l’agence dans son communiqué.

8,2% de déficit budgétaire

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Le Trésor national kényan a annoncé un déficit budgétaire de 8,2% du PIB pour l’année s’achevant à juin 2015. Un niveau plus élevé que les 6,4% annoncés un an plus tôt dans le cadre de la fixation du budget. Mais ce dernier n’incluait pas, selon Fitch, l’impact de la construction de la nouvelle voie de chemin de fer construite et financée par les Chinois et qui pèse de manière importante sur les finances publiques du pays d’Afrique de l’Est.

Le déficit devrait continuer à s’accroître, à 8,7% du PIB en 2016 selon le budget annoncé récemment.

Shilling sous pression

En conséquence, les emprunts domestiques devraient augmenter tandis que la dette gouvernementale pourrait atteindre selon Fitch 53,2% du PIB contre 42,4% en 2013 et 36,9% en 2008. « Cette augmentation reflète l’augmentation de l’endettement pour financer les infrastructures, un taux de change affaibli, ainsi qu’un relâchement de la politique fiscale depuis la crise financière internationale », a expliqué l’agence dans son communiqué. Fitch estime soutenable le niveau d’endettement actuel mais s’inquiète des risques en cas de croissance moins élevée que prévu.

La banque d’affaires Renaissance Capital a abaissé le 8 juillet ses prévisions de croissance, de 6% à 5,2%,

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Une possibilité loin d’être exclue par certains experts : si Fitch s’attend en effet à une augmentation du PIB de plus de 6% (l’objectif gouvernemental) en 2015, la banque d’affaires Renaissance Capital a ainsi abaissé le 8 juillet ses prévisions de croissance, de 6% à 5,2%, en raison de l’impact des questions sécuritaires sur le tourisme, mais aussi de la politique de la Banque centrale kényane, qui a augmenté ses taux récemment pour lutter contre la baisse du shilling.

Déficit courant

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Depuis le début de l’année, la monnaie kényane est en effet sous pression, avec une baisse de 10%.

L’une des causes de cette dépréciation, outre le raffermissement du dollar, est le niveau élevé du déficit de la balance courante, qui devrait augmenter à 9,9% du PIB en 2015 selon Fitch contre 7,6% en 2014. L’agence s’attend à un niveau de 9,7% en 2016, l’impact de la baisse des prix du pétrole (dont le Kenya reste un importateur) devant être largement supplanté par l’augmentation des dépenses d’importation pour le nouveau chemin de fer.

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