La banque des Brics ouvre à Shanghai
Fondée par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, et l’Afrique du Sud, comme une alternative à la Banque mondiale, la New Development Bank a lancé officiellement ses opérations le 21 juillet.
Trois ans après que l’idée de sa création ait été évoquée, un an après qu’elle ait été actée, et treize jours après son lancement officiel lors du septième sommet des grands émergents à Oufa (Russie), sous l’égide du président Vladimir Poutine, la New Development Bank a débuté ses opérations le 21 juillet à son siège à Shanghai, selon l’agence Chine nouvelle.
Connue sous le nom de « banque des Brics », en référence à l’acronyme anglais regroupant les principales puissances économiques émergentes du monde, cette nouvelle banque de développement se veut une alternative à la Banque mondiale, et entend financer des projets d’infrastructures et de développement dans les Brics. L’idée avait été évoquée en premier lieu en 2012 mais il avait fallu deux ans de négociation, notamment sur la question du financement, de la gestion et du siège, avant qu’un accord ne soit trouvé en juillet 2014 à l’occasion du sixième sommet des Brics, à Fortaleza, au Brésil.
La banque débute ses activités avec un capital de 50 milliards de dollars (qui sera porté ensuite à 100 milliards), apporté à parts égales par les cinq pays fondateurs. En plus de la banque, un fonds de réserves de 100 milliards de dollars a été mis en place – avec la Chine comme principal contributeur (41 milliards) -, concurrent direct du Fonds monétaire international (FMI).
Améliorer le système
En mai dernier, le banquier indien Kundapur Vaman Kamath, qui a longtemps dirigé la principale institution financière privée indienne (Icici Bank), a été nommé président de la New Development Bank. « Notre objectif n’est pas de contester le système actuel tel qu’il est, mais de l’améliorer et le compléter avec notre propre méthode », a-t-il déclaré.
Même si la Banque mondiale dispose d’un capital bien plus important (233 milliards de dollars), la création de la NDB s’explique en partie par la faible place accordée aux puissances émergentes dans la gouvernance et le capital de l’institution basée à Washington ainsi qu’au sein du FMI, où l’influence des Etats-Unis reste grande.
Beau joueur, Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, a salué le lancement de la New Development Bank, dans un communiqué daté du 20 juillet : « La New Development Bank rejoint un nombre croissant d’institutions multilatérales qui travaillent à la satisfaction des immenses besoins mondiaux en infrastructures. Les pays émergents et ceux à faibles revenus font face à un manque de 1 à 1,5 trillion de dollars en termes de dépenses en infrastructures. »
Le début opérationnel de la NDB intervient après la création d’une autre banque de financement, nommée Asian Infrastructure Development Bank, elle-aussi largement promue par Pékin.
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