Burundi : un scrutin qui entame la crédibilité de Nkurunziza, selon Washington
Dans un communiqué rendu public mardi, le département d’État américain a estimé que l’élection présidentielle au Burundi ne sera pas crédible et discrédite encore davantage le gouvernement qui l’a organisée dans un contexte très tendu.
« Les États-Unis préviennent que des élections tenues dans les conditions régnant actuellement au Burundi ne seront pas crédibles et discréditeront davantage le gouvernement », a indiqué, le 21 juillet, John Kirby, porte-parole du département d’État dans un communiqué.
« L’insistance du gouvernement à maintenir les élections présidentielles mardi menace sa légitimité au regard de ses citoyens et de la communauté internationale », a poursuivi John Kirby.
Harcèlement de l’opposition et de membres de la société civile
Pour le porte-parole du département d’État, le Burundi risque « d’effacer le fragile progrès effectué grâce à la mise en oeuvre de l’accord d’Arusha, qui stipule clairement qu’aucun président burundais ne doit servir plus de deux mandats ».
« La légitimité du processus électoral a été entaché ces derniers mois par le harcèlement de l’opposition et de membres de la société civile par le gouvernement, par la fermeture d’entreprises de presse et de l’espace politique, et par l’intimidation des électeurs », a également dénoncé John Kirby, soulignant qu’ »outre les dizaines de personnes tuées, quelque 167 000 Burundais se sont réfugiés dans les pays voisins ».
Washington menace
Les États-Unis se sont dits profondément inquiets par le fait que le ministre des Affaires étrangères Aimé-Alain Nyamitwe n’ait pas donné son feu vert à l’entrée, avant le scrutin, d’observateurs de l’Union africaine en matière de droits de l’Homme.
« Toute tentative du gouvernement burundais de refuser aux citoyens la possibilité de choisir librement leur dirigeant, sans intimidations et menaces de violence, forcera les États-Unis à revoir attentivement tous les aspects de notre coopération qui ne sont pas encore suspendus, y compris la mise en place de restrictions de visa pour tous ceux responsables – ou complices – d’avoir soutenu l’instabilité au Burundi par la violence », a prévenu John Kirby.
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