Le cyclisme africain en 10 anecdotes
Si MTN Qhubeka est la première équipe africaine à participer à la Grande Boucle, l’histoire du cyclisme africain ne date pas d’hier. La preuve à travers dix récits qui ont marqué cette discipline.
1. Ali Neffatti est le premier Africain à avoir participé à la Grande Boucle, en 1913, mais également le plus jeune de toute l’histoire. À 18 ans, le tunisien s’est élancé sur les routes du tour avec un fez sur la tête à la place de la traditionnelle casquette. Il a bien failli ne pas participer, faute de vélo ! Il a finalement pu s’en acheter un à deux jours de la course, subventionné majoritairement par des athlètes tunisiens.
2. Marshall “Major” Taylor n’a pas participé au Tour de France, mais c’est une très grande figure du cyclisme. Il a été le premier Africain-Américain à être sacré champion du Monde de l’histoire du sport, en décrochant la médaille d’or du vélo sur piste, en 1899. Menacé par le Ku Klux Klan, insulté, lynché, il est encore aujourd’hui un modèle pour de nombreux sportifs.
3. Christopher Froome, vainqueur du Tour de France 2013, favori du Tour 2015, est un Britannique né au Kenya. Il y a vécu jusqu’à ses 15 ans avant de déménager en Afrique du Sud. Il a porté les couleurs kenyanes jusqu’en 2008, avant de devenir professionnel et de s’installer en Europe. Mais le coureur rentre tous les hivers en Afrique, où il dit avoir ses racines. Il s’entraîne dans les parcs nationaux africains pour se ressourcer, « revenir à ses origines ». Chris Froome est un fervent défenseur du cyclisme africain. Il soutient MTN Qhubeka et est ambassadeur du Centre mondial du cyclisme, qui forme de jeunes talents de pays émergents.
4. La ville de Montpellier semble porter chance à l’Afrique. En 2007, Robert Hunter fut le premier Africain à gagner une étape sur le Tour de France en arrivant dans la cité de l’Hérault. Six ans plus tard, c’est toujours à Montpellier qu’un Africain, Daryl Impey, revêtit pour la première fois le maillot jaune. Cette année, la Grande Boucle ne passait pas par Montpellier, mais l’étape la plus proche était Mende. Étape remportée samedi par le britannique Steve Cummings pour… MTN Qhubeka, la première équipe africaine du Tour !
5. La plus grande compétition cycliste amateur se trouve… en Afrique ! Le Cape Town Cycle Tour se situe au Cap, en Afrique du Sud et accueille chaque année environ 35 000 cyclistes. C’est à cette occasion que Songezo Jim, orphelin vivant chez une tante à Khayelitsha, l’un des plus grands bidonvilles d’Afrique du Sud, découvrit le cyclisme. À 14 ans, il n’avait jamais touché de vélo ; aujourd’hui, dix ans plus tard, il est équipier chez MTN Qhubeka.
6. Abdel-Kader Zaaf est un cycliste algérien, qui a participé 4 fois au Tour de France. Le 27 juillet 1950, il aurait pu gagner l’étape, mais la fatigue, la chaleur et les amphétamines, consommées en masse à l’époque, ont eu raison de ses forces et il s’est écroulé. Des vignerons qui se trouvaient sur le bord de la route l’ont étendu et n’ayant pas d’eau sous la main, l’ont aspergé de vin. Quand il a repris ses esprits, Abdel-Kader Zaaf est reparti… en sens inverse.
7. De 1947 à 1961, les équipes participant au Tour de France étaient régionales. Parmi elle, l’équipe d’Afrique du nord, équipe coloniale, à laquelle appartenait Abdel-Kader Zaaf. Une équipe africaine donc, mais sous le joug français et que l’on préfère ne pas évoquer dans les rédactions sportives.
8. Le cyclisme, contrairement au football, n’est pas connu pour sa mixité. En France, seuls deux coureurs issus de l’immigration africaine sont célèbres : Bled Kadri, d’origine algérienne, vainqueur d’étape sur le Tour de France 2012 et Nacer Bouhanni, premier champion de France issu de l’immigration algérienne mais également plus jeune champion de France.
9. Adrien Niyonshuti, coureur de MTN Qhubeka est un survivant du génocide rwandais. Une soixantaine de membres de sa famille ont été assassinés. Il apparaît dans “Rising from Ashes”, un documentaire réalisé par C. Johnstone et coproduit par Forest Whitaker, qui raconte l’histoire de l’équipe cycliste du Rwanda, constituée de rescapés du génocide, essayant de se reconstruire à travers la compétition.
10. Les cyclistes de MTN Qhubeka prennent très à cœur la mission qui leur a été confiée par Qhubeka : fournir des vélos à des enfants, à des femmes, à des travailleurs… Ils se rendent dans des écoles, offrent eux même les bicyclettes et les font essayer aux enfants, mais surtout, ils donnent 10% de toutes leurs primes à Qhubeka. Ainsi, Daniel Teklehaimanot, en conservant quatre jours de suite son maillot à pois, a gagné 1200 € et versé 120 € à Qhubeka. Steve Cummings, en remportant une étape, a gagné 8000 € et en a reversé 800.
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