Maroc : BMCE Bank et CDM dégradées par Moody’s

L’agence de notation Moody’s vient de dégrader de plusieurs crans le rating de la BMCE Bank et de la filiale marocaine du groupe français Crédit Agricole, le Crédit du Maroc. Une nouvelle qui ne devrait pas beaucoup plaire aux autorités monétaires du royaume chérifien.

L’agence pointe notamment du doigt l’expansion africaine de BMCE, qualifiée de « rapide » et « porteuse de risque ». © AFP

L’agence pointe notamment du doigt l’expansion africaine de BMCE, qualifiée de « rapide » et « porteuse de risque ». © AFP

Publié le 23 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

L’agence internationale de notation Moody’s vient de revoir à la baisse le rating de deux banques marocaines, et pas des moindres : la BMCE Bank, contrôlée par l’homme d’affaires marocain Othman Benjelloun, et le Crédit du Maroc (CDM), filiale du français Crédit Agricole. Les deux banques ont aussi été mises en zone de surveillance négative. Concernant la BMCE Bank, Moody’s justifie sa décision par la détérioration de la qualité des actifs, la monté des risques opérationnels, la baisse des dépôts collectés par la banque et l’insuffisance des fonds propres. L’agence pointe également du doigt l’expansion africaine de la banque, qualifiée de « rapide » et « porteuse de risque ».

CDM n’échappe pas aux feux de Moody’s. Principaux griefs retenus contre elle : l’insuffisance de liquidité et la montée en force du coût du risque. Des constats négatifs que les résultats des deux banques pour le premier semestre confirment. En effet, BMCE Bank a vu ses bénéfices fondre de 30% à 360 millions de dirhams, notamment à cause de la montée en force des impayés. Idem pour le CDM, dont le résultat net part du groupe a accusé, sur la même période, un repli de 8,5%. Une baisse de régime que les analystes du courtier Integra Bourse expliquent entre autres par « l’alourdissement du coût du risque lié à des provisions sectorielles portant principalement sur le segment de la Grande Entreprise »

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La colère de Jouahri

Ces deux mauvaises nouvelles pour le secteur bancaire marocain tombent aussi à quelques jours seulement de la colère du gouverneur de Bank Al Maghrib contre l’agence Standard & Poor’s, qui avait pourtant maintenu le rating du secteur au même niveau que l’année dernière. C’est que Abdellatif Jouahri espérait mieux. Dans son rapport sur le secteur bancaire dans le royaume chérifien, S&P justifiait sa décision par « l’assèchement des liquidités sur le marché monétaire marocain ».

Un argument qui semble ne pas convaincre le Wali de la banque centrale, qui a déclaré hier (lundi 22) au quotidien l’Économiste qu’il allait saisir S&P pour demander des explications plus approfondies quant à la non amélioration du rating de ses  « protégées ». On imagine bien ce qu’il fera avec Moody’s !

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