Getma Guinée monte son réseau
Il est loin le temps où l’opérateur portuaire Getma Guinée faisait route avec Necotrans. Aujourd’hui, il veut fédérer sous sa propre marque, Africa Ports, les acteurs indépendants du trafic de vrac.
Logistique et vrac
Présent depuis plus de trente ans à Conakry, il préfère au contraire se concentrer sur l’avenir. En Guinée, les années passent en même temps que les opérateurs portuaires, mais Getma Guinée compte toujours parmi les principaux acteurs du premier port du pays. Délaissant le conteneur à la concurrence, la compagnie s’est spécialisée dans la manutention du vrac et des marchandises générales, adossée à une agence maritime qui compte quelques beaux clients dans son portefeuille, comme Grimaldi et plusieurs armateurs asiatiques. Les derniers développements ont été rythmés par les investissements colossaux qui fleurissent depuis quelques années autour des gisements guinéens de bauxite et de fer.
Getma gère déjà les 600 000 tonnes d’alumine exportées chaque année par Rusal vers l’Ukraine.
Également présent dans la logistique, Getma gère déjà les 600 000 tonnes d’alumine exportées chaque année par Rusal vers l’Ukraine, et son président cherche à s’implanter sur le marché de l’approvisionnement des compagnies minières, en Guinée bien sûr, « mais aussi au Liberia, au Mali et en Sierra Leone ». Sa société vient d’être choisie par Rio Tinto et travaillera avec Bolloré sur la manutention et le transport des premiers éléments nécessaires à la réalisation du gisement du Simandou et de sa future voie ferrée. Prévu pour démarrer début 2013, le contrat devrait peser lourd dans les résultats de la compagnie, qui, avec ses activités portuaires, maritimes et logistiques, réalise chaque année un chiffre d’affaires compris entre 25 millions et 30 millions d’euros.
Un réseau de Casablanca à Abidjan
Pour donner une autre dimension à sa « PME », Jean-Jacques Grenier veut créer « un réseau d’opérateurs indépendants le long de la côte entre Casablanca et Abidjan ». Getma devrait y laisser son nom, l’entité existant déjà depuis début 2012 sous la marque Africa Ports – « facilement identifiable et compréhensible, notamment par nos clients asiatiques », précise l’unique actionnaire du projet, qui espère fédérer autour de lui « dès l’année prochaine » en Afrique et en Asie. L’idée est de créer des synergies entre les différents partenaires, « autour d’une structure renforcée, d’une même marque et de procédures identiques, afin de constituer un réseau qui donnera confiance aux armateurs », explique Olivier Ruth, directeur général d’Africa Ports qui, côté financement, finalisera dans les mois qui viennent une importante levée de fonds.
Le groupement entend rester concentré sur le vrac, « aujourd’hui encore éclaté entre les opérateurs et sur lequel Getma a développé une véritable expertise », reprend Jean-Jacques Grenier. Africa Ports garde néanmoins un oeil sur l’activité conteneurs. La compagnie souhaite se positionner sur la construction et la gestion de ports secs et de quais sur les sites miniers, ainsi que sur les contrats d’opération des grands terminaux portuaires du golfe de Guinée. Une diversification nécessaire, selon la direction, alors que se profilent « d’importants changements dans le paysage portuaire africain avec l’arrivée de nouveaux acteurs en provenance d’Asie ».
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