Côte d’Ivoire : Charles Konan Banny désigné président de la coalition anti-Ouattara
L’ex-Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny a été désigné président de la Coalition nationale pour le changement (CNC). Mais, il n’en est pas encore le candidat unique.
À trois mois de l’élection présidentielle ivoirienne, la Coalition nationale pour le changement (CNC) a désormais un président. L’ancien Premier ministre, Charles Konan Banny, a été désigné mercredi 22 juillet lors d’une réunion du mouvement, a déclaré Fabien Diby, un cadre du Lider, petit parti d’opposition membre de la CNC dirigé par Mamadou Koulibaly.
Cette nomination ne fait pas de lui le candidat de cette coalition, qui mène actuellement des « consultations » pour savoir si elle enverra un « candidat unique » à l’élection d’octobre pour affronter le chef de l’État, Alassane Ouattara, qui brigue un nouveau mandat, a poursuivi Fabien Diby.
« Il nous fallait un chef de file. Mais la désignation de Charles Konan Banny comme président n’a rien à voir avec celle d’un candidat au scrutin », a confirmé Laurent Akoun, qui représente les « frondeurs » du Front populaire ivoirien (FPI, le parti de Gbagbo), également membres de la CNC.
« Quand le moment arrivera, je pense que nous serons assez intelligents pour choisir celui qui nous offrira le plus de chances, que ce soit Mamadou Koulibaly ou Banny », a-t-il observé.
Charles Konan Banny, le frondeur du PDCI
L’ancien gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), devenu Premier ministre sous Laurent Gbagbo (de 2005 à 2007), puis nommé en 2011 à la tête de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) par le président Ouattara, est l’un des frondeurs du PDCI (le Parti démocratique de Côte d’Ivoire). Il s’est opposé à « l’appel de Daoukro », par lequel son chef, Henri Konan Bédié a demandé au parti de soutenir la candidature d’Alassane Ouattara.
Officiellement lancée le 15 mai, la CNC réunit une vingtaine de personnalités politiques ivoiriennes issues de la majorité comme de l’opposition. Outre Banny, deux de ces personnalités se sont déjà déclarées candidats pour la présidentielle : Mamadou Koulibaly (ancien président de l’Assemblée nationale sous l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo) et le député de la majorité Bertin Konan Kouadio (un autre frondeur du PDCI).
Les exigences de la CNC
La CNC exige la dissolution de la Commission électorale indépendante, qu’elle considère favorable au président sortant, et demande la libération des « prisonniers politiques », notamment de Laurent Gbagbo, détenu depuis trois ans par la Cour pénale internationale (CPI), où son procès pour « crimes contre l’humanité » débutera le 10 novembre.
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