Football : le Séwé Sport ivoirien saura-t-il relever les défis à venir ?

Malgré une année 2015 plus difficile à négocier, le Séwé Sport de San Pedro reste le club ivoirien le plus titré de ces dernières années.

Chaque année, le Sewé San Pedro est obligé de vendre ses meilleurs joueurs (photo d’illustration). © Otodo/Flickr

Chaque année, le Sewé San Pedro est obligé de vendre ses meilleurs joueurs (photo d’illustration). © Otodo/Flickr

Alexis Billebault

Publié le 24 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Le Séwé ne sera pas champion de Côte d’Ivoire cette année. Le club de la ville portuaire de San Pedro avait pourtant pris l’habitude de squatter les sommets du football ivoirien. Le championnat de Côte d’Ivoire en 2012, 2013, 2014 et la coupe Félix Houphouët-Boigny en 2012 et 2013, tout en se hissant en finale de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF) fin 2014.

Pour un club fondé en 1977, et qui avait commencé à se faire remarquer dans les années 2000, le Séwé dispose d’un CV très présentable. Le club est certes encore loin du palmarès affiché par l’Asec Mimosas et l’Africa Sports mais le Séwé a gagné une légitimité certaine sur la scène locale, à l’ombre des deux géants d’Abidjan. « On nous prend au sérieux, parce que nous obtenons des résultats », se targue Eugène Diomandé, le président du Séwé Sport.

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Obligé de jouer loin de ses supporters

La réussite sportive fulgurante de son club est d’autant plus surprenante que le Séwé souffre d’un déficit structurel important. Son stade, Auguste-Denise, d’une capacité d’à peine 8 000 places, et qui n’est pas homologué par la CAF l’oblige à jouer ses matches à domicile dans la capitale économique, loin de ses supporters. Eugène Diomandé n’y est évidemment pas insensible mais sa priorité est d’améliorer les conditions d’entraînement des joueurs avant, peut-être, de s’attaquer au dossier du stade.

Car le Séwé Sport ne dispose pas d’un budget extensible. « Cela va de 500 000 euros à un peu moins d’un million », précise Diomandé. « Trouver de l’argent dans le contexte actuel est difficile », un phénomène amplifié par la prudence des sponsors. « Pour augmenter nos ressources, il faut parvenir à vendre des joueurs », ajoute le dirigeant, qui ne peut pas offrir de salaires mensuels supérieurs à 1 000 euros, hors primes et avantages en nature.

Nécessité de vendre les meilleurs joueurs

Cette nécessité de vendre rapidement ses meilleurs joueurs pour subvenir aux besoins quotidiens du club représente évidemment un frein à ses ambitions. « C’est difficile de construire sur la durée si vous vendez vos meilleurs joueurs tous les ans », estime Sébastien Desabre, ancien entraîneur de l’Asec aujourd’hui parti au Recreativo do Libolo (Angola). « Il faut à chaque fois modifier l’effectif », ajoute-t-il.

La saison 2014-2015, la plus compliquée de ces dernières années, vient en écho des propos de Desabre. En difficulté en championnat, le club s’est séparé au début du mois de mars de Gervais Rigo, son emblématique entraîneur, qui, en deux ans, a remporté deux championnats et la Super Coupe,  tout en atteignant les quarts de finale de la Ligue des Champions en 2013 et la finale de la Coupe de la CAF l’année suivante. Avec le départ de Gervais Rigo, une nouvelle ère s’est ouverte avec son lot d’incertitudes.

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