À Casablanca, Uber fait ses premiers pas en Afrique francophone

Les Casaouis peuvent tester depuis mercredi le service de transport du groupe américain. Pour se faire une place au Maroc, Uber devra toutefois s’adapter aux habitudes de la population. Mais pas seulement.

La société californienne de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) a fait son apparition au Kenya en janvier 2015, © Julien Sullivan/AFP

La société californienne de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) a fait son apparition au Kenya en janvier 2015, © Julien Sullivan/AFP

Publié le 25 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

La rumeur enflait depuis plusieurs mois. C’est désormais acté : la société de voitures de transport avec chauffeur (VTC) Uber a inauguré ses activités à Casablanca le mercredi 22 juillet. Un pas de plus pour le groupe américain qui ne cache pas ses ambitions africaines. La capitale économique du Maroc (4,3 millions d’habitants) est la 7e métropole du continent africain (après Le Caire, Le Cap, Durban, Johannesburg, Nairobi et Lagos) où Uber s’implante et la première au Maghreb et en Afrique francophone.

Sa filière marocaine, déjà active sur internet depuis plusieurs semaines, a démarré sa phase de test. Les Casaouis peuvent donc essayer ce service, en attendant le lancement officiel prévu pour septembre ou octobre. La directrice générale d’Uber Morocco, Meryem Belqziz, a d’ores et déjà annoncé son intérêt pour les villes de Rabat, Marrakech et Tanger.

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Service haut de gamme

Uber a un marché à saisir à Casablanca où la demande en transport surpasse l’offre malgré les 15 000 taxis et les lignes de tramway qui se développent. Au Maroc, la société de VTC s’adresse en priorité à une clientèle aisée, prête à payer plus pour bénéficier de plus de confort et de sécurité, avec la traçabilité GPS et le paiement sécurisé par carte bancaire.

Pour parer aux éventuelles accusations de concurrence déloyale, Meryem Belqziz rappelle que ce n’est pas Uber Pop mais Uber X qui arrive au Maroc. La première est une offre low-cost qui met en relation les utilisateurs à petits budgets et les chauffeurs conduisant leur propre véhicule. La seconde mise plutôt sur un réseau de professionnels du transport agréés, agissant sous la tutelle d’entreprises touristiques licenciées.

Obstacles

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Uber entame sa phase de test avec des arguments solides. Mais son offre doit être adaptée au contexte local. Des difficultés sont à prévoir. Tout d’abord, le trafic dans Casablanca est souvent difficile, avec des avenues bouchées et de petites ruelles. Les premiers retours des utilisateurs casaouis indiquent que l’application Uber a tendance à surestimer le temps des courses et, donc, à sous-estimer leur coût… Le temps d’attente des véhicules peut être également très long.

Autre inconvénient : le réseau 3G est parfois défaillant, ce qui pourrait compliquer la synchronisation de l’activité. De plus, si le taux de bancarisation de Casablanca est relativement élevé, le paiement en ligne tel que le pratique Uber n’est pas encore véritablement rentré dans les habitudes. Les concurrents d’Uber au Maroc (Careem ou iTaxi) permettent aux utilisateurs de payer en espèces. La société californienne affirme y réfléchir, d’autant plus que ce problème explique en partie ses résultats mitigés dans des villes comme Lagos.

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Enfin, Uber Morocco a beau assurer que son activité est parfaitement légale, la réaction des syndicats de taxis officiels suscite de l’appréhension. La desserte de l’aéroport Mohammed V de Casablanca, notamment, sera notamment au centre des considérations.

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