Jean-Louis Billon : « La France a abandonné sa position privilégiée »

Rencontré à l’occasion du Forum d’affaires franco-ivoirien organisé par Ubifrance à Abidjan, Jean-Louis Billon, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, répond aux questions de Jeune Afrique.

Jean-Louis Billon, président de la chambre de commerce de Côte d’Ivoire, dirige également le groupe Sifca. © Camille Millerand/JA

Jean-Louis Billon, président de la chambre de commerce de Côte d’Ivoire, dirige également le groupe Sifca. © Camille Millerand/JA

OLIVIER-CASLIN_2024

Publié le 17 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

Propos recueillis par Olivier Caslin, envoyé spécial à Abidjan.

Jeune Afrique : quels sont les objectifs d’un tel forum pour les entreprises françaises et ivoiriennes ?

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Jean-Louis Billon : L’idée est de développer un partenariat gagnant-gagnant. Les entreprises françaises peuvent investir directement, mais la meilleure solution pour nous consiste à les voir passer par un partenaire local. C’est essentiel, car ce dernier reste malgré les crises pour sauvegarder les intérêts du pays. Nous voulons surtout voir les entreprises des deux pays tisser des liens plus solides qu’auparavant, toujours autour de cette culture commune que partagent les deux pays. La France reste toujours notre premier partenaire commercial, mais elle avait une position privilégiée en Côte d’Ivoire qu’elle a abandonnée et qu’elle doit aujourd’hui reconquérir.

Surtout que les délégations étrangères se succèdent ces derniers mois à Abidjan. Pour le meilleur de l’économie ivoirienne et de ses entreprises ?

J-L B. : C’est une chance pour la Côte d’Ivoire d’intéresser aujourd’hui les investisseurs du monde entier. Nous avons vu passer plus de délégations ces douze derniers mois que pendant les huit années précédentes, en provenance de Turquie, de Belgique, du Japon, du Canada du Qatar, sans oublier la Chine bien sûr qui s’est rendue ici six fois depuis le début de l’année. Cette diversification des investisseurs, qui se fait très naturellement au rythme de la mondialisation, dope notre compétitivité et permet à nos entreprises de s’ouvrir davantage sur le monde en se frottant à de nouveaux acteurs. Il n’est pas question de remettre en cause notre appartenance au monde francophone, mais nous devons montrer que nous pouvons nous adapter pour conquérir de nouveaux marchés hors ceux de la Francophonie.

Quel est votre avis concernant le nouveau code des investissements annoncé en juin dernier et quels sont encore les grands chantiers à mener pour assainir l’environnement des affaires ?

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J-L B. : Le code découpe le pays par zones afin de redistribuer les investissements sur l’ensemble du territoire et propose donc des avantages concrets à ceux qui veulent investir en dehors d’Abidjan. Ce document fait partie des grandes avancées enregistrées dernièrement en Côte d’Ivoire, au même titre que la mise en place des tribunaux de commerce pour lesquels nous militions depuis longtemps. L’un des principaux chantiers aujourd’hui reste de renforcer les institutions. Nous sommes dans une période de reconstruction qui est aussi institutionnelle pour pouvoir enfin travailler en toute transparence.

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