L’Afrique au-dessus des nuages

Alors que l’Europe est en plein marasme, l’activité économique sera soutenue sur le continent en 2012 et 2013, estime le FMI.

L’usine Inyange à Remera (Rwanda), spécialisée dans l’agroalimentaire. © Vincent Fournier/JA

L’usine Inyange à Remera (Rwanda), spécialisée dans l’agroalimentaire. © Vincent Fournier/JA

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 26 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

Les afro-pessimistes n’en croiront pas leurs yeux : le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé le 9 octobre à Tokyo, à l’occasion de son assemblée annuelle, que la croissance de l’Afrique subsaharienne atteindrait 5 % cette année et 5,7 % en 2013. Seule l’Asie émergente fera mieux avec 6,7 % en 2012 et 7,2 % l’an prochain.

L’Amérique latine devrait tabler sur 3,2 % et 3,9 %, l’Europe centrale et l’Europe orientale sur 2 % et 2,6 %. Globalement, les pays riches se traîneront à 1,3 % et 1,5 % en raison des piètres performances de l’Union européenne, seule région du monde en récession à – 0,2 % en 2012 et en faible reprise à + 0,5 % en 2013.

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Pourquoi l’Afrique fait-elle mieux que la moyenne mondiale (3,3 % et 3,6 %) ? Les experts du Fonds avancent trois raisons. D’abord, elle a amélioré ses pratiques de gouvernance grâce aux douloureux ajustements structurels des années 1990-2000. Ensuite, elle a profité de l’appétence des pays industrialisés et émergents pour ses matières premières. Enfin, l’annulation de plusieurs dettes nationales continue de distiller ses effets bénéfiques.

Autre facteur non négligeable, les conflits du continent africain ont diminué d’intensité. Comme on l’a encore constaté en 2012, les pays en récession sont le plus souvent en proie à des troubles : Gambie, Guinée-Bissau, Mali, Soudan du Sud et Malawi. La RD Congo, sujette à une instabilité persistante, fait exception à la règle et affichera un taux de croissance à la chinoise (7,1 % en 2012 et 8,2 % en 2013). Quant au pétrole, il n’est plus la panacée, comme le prouve l’exemple du Ghana, du Burkina ou du Rwanda, pays peu ou pas producteurs, qui dament le pion à l’Angola.

Séquelles

La seule ombre au tableau est l’Afrique du Sud, dont la croissance annoncée (2,6 %, puis 3 %) n’est pas digne du géant industriel du continent. Le FMI estime que celui-ci pâtit de son économie ouverte, et donc du ralentissement de la croissance mondiale et de l’atonie européenne. L’Afrique du Nord, elle aussi, a été affectée par l’affaiblissement du Vieux Continent, ainsi que par les séquelles du Printemps arabe. La progression spectaculaire du Maghreb (19 % en 2012 et 6 % en 2013) est trompeuse, car elle est due à la résurrection de la Libye (122 % et 16,7 %) après sa descente aux enfers de 2011. Seule la Mauritanie tire vraiment son épingle du jeu (5,3 % et 6,9 %). La croissance des autres pays de la région (Algérie, Égypte, Tunisie) demeure insuffisante, entre 2 % et 3,4 %, le Maroc semblant promis à une accélération l’an prochain (5,5 %).

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Ne crions pas trop tôt victoire : le FMI prévient qu’une aggravation de l’état de l’économie mondiale pourrait coûter un point de croissance à l’Afrique. Les pays dont les exportations sont peu diversifiées et les réserves en devises peu abondantes ne sont donc pas à l’abri d’une chute brutale.

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