La France et la Côte d’Ivoire rebranchent le courant des affaires

Répondant « aux voeux de mariage » lancés lors de l’inauguration de la manifestation par Jeannot Kouadio-Ahoussou, le Premier ministre de Côte d’Ivoire, 125 PME françaises ont fait le déplacement pour rencontrer pendant deux jours les 374 entreprises ivoiriennes inscrites, « soit 4 700 rendez-vous », calcule Marc Legouy, organisateur de l’événement pour Ubifrance. Un véritable baptême du feu pour l’agence française, présente à Abidjan depuis janvier dernier et qui arrive « à point nommé », selon Christophe Lecourtier, directeur général d’Ubifrance, un an après la prise de fonction d’Alassane Ouatarra et alors que se bousculent en Côte d’Ivoire les délégations internationales en provenance du monde entier.

Après une décennie de turbulences, l’heure est aux investissements.

« Après une décennie de turbulences, l’heure est aux investissements », a en effet rappelé le chef d’un gouvernement dont le pays vient de retrouver un peu d’aisance financière après avoir atteint en juin le points d’achèvement de l’initiative des Pays pauvres très endettés (PPTE). Le poids de la dette ivoirienne s’en est retrouvé considérablement amoindri puisqu’il vient de passer à 18% du PIB contre près de 70% en 2007, autorisant la Côte d’Ivoire a lancé un vaste programme d’investissement portant sur la période 2012-2015, de 22 milliards de dollars.

Reconstruction

« C’est donc le moment d’être présent », a insisté l’Ambassadeur de France, Georges Serre, depuis le Palais des Congrès de l’hôtel Ivoire. Le pays est en effet entré en phase de reconstruction, « avec de formidables opportunités à saisir », d’après Jean-Louis Billon, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de la Côte d’Ivoire qui en plus « des infrastructures vieillissantes » a également mentionné les secteurs de l’agriculture, des mines ou du tourisme. Déjà alléchés par un taux de croissance annoncé à 8,6% dès cette année, les investisseurs potentiels vont également bénéficier du retour de l’état de droit et d’un environnement des affaires assaini avec la mise en place effective ou à venir d’un code des investissements dépoussiéré, de tribunaux de commerce et d’un guichet unique qui doit permettre la création d’une entreprise « en 48 heure », assure Emmanuel Essis Esmel, directeur général du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI).

650 entreprises françaises en Côte d’Ivoire

Malgré le départ de plusieurs centaines de ses entreprises durant les années de crise, la France reste le premier partenaire commercial de la Côte d’Ivoire et espère faire la course en tête. Ses 650 entreprises enregistrées dans le pays pèsent 30% du PIB ivoirien et 16% du stock des IDE. Elles contribuent pour la moitié des recettes fiscales ivoiriennes et près d’un tiers de l’emploi formel, avec 90 000 salariés. Une base sur laquelle les investisseurs français comptent bien s’appuyer « au moment où la Côte d’Ivoire fait à nouveau rêver » selon la formule de Jean-Paul Mauduy, président de la CCI Rhône-Alpes et alors que le pays lui-même espère intégrer la liste des pays émergents d’ici à 2020.

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