Proparco : Claude Périou revient à la maison

Retour à la case Proparco pour ce banquier qui avait déjà dirigé la filiale de l’AFD de 2002 à 2006. En misant plus sur le continent, il suit les pas de son prédécesseur.

Claude Périou a effectué une grande partie de sa carrière en Polynésie française. © Bruno Levy/JA

Claude Périou a effectué une grande partie de sa carrière en Polynésie française. © Bruno Levy/JA

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 22 octobre 2012 Lecture : 3 minutes.

« C’est un poste important qui ne se refuse pas, un challenge. » Après avoir occupé de 2002 à 2006 le poste de directeur général de Proparco, Claude Périou a retrouvé le 2 juillet cette même fonction au sein de la filiale de l’Agence française de développement (AFD). Dans le froid parisien, loin de cette Polynésie-Française qui lui tient tant à coeur. Économiste de formation et diplômé du Centre d’études supérieures de banque, l’ancien président du conseil d’administration de la banque Socredo, premier établissement de Papeete (détenu à 35 % par l’AFD), reprend les manettes d’une institution qui a profondément changé depuis quelques années, se hissant – presque – au niveau de ses homologues allemand (DEG) et néerlandais (FMO).

Depuis le début de 2012, le sud du Sahara représente déjà près de 50% de nos engagements.

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En plus de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie, Proparco a étendu ses activités à de nouvelles régions comme le Caucase ou l’Amérique latine. Les effectifs, quant à eux, sont passés d’environ 80 collaborateurs en 2006 à quelque 150 aujourd’hui. Les métiers ont également changé : « Ils sont beaucoup plus techniques, constate Claude Périou. Nos collaborateurs sont à la fois des financiers et des gens qui sont engagés dans la résolution des problèmes de pauvreté. L’époque où chacun s’occupait un peu de tout est derrière nous. Les équipes se sont professionnalisées et sont beaucoup plus spécialisées. »

Revenu à l’AFD en 2010 après quatre ans en Polynésie, Claude Périou y occupait jusqu’à ces derniers mois le poste de directeur exécutif des risques. Son prédécesseur à la tête de Proparco, Étienne Viard, qui a fait valoir ses droits à une retraite anticipée, serait parti pour des divergences de vues avec Dov Zerah, directeur général de l’AFD et président du conseil d’administration de Proparco. Claude Périou, lui, affirme avoir de bonnes relations avec son patron : « J’ai eu l’opportunité de travailler avec lui deux années durant à mon précédent poste. Nous partageons la même vision stratégique et nous travaillons en bonne harmonie », assure-t-il, tout en précisant vouloir maintenir la politique de Proparco et poursuivre les principaux défis fixés par son prédécesseur.

Profil

o 57 ans
o Diplômé du Centre d’études supérieures de banque (Paris)
o DG adjoint de Socredo (Polynésie) en 1987
o DG de Sofider océan Indien (Réunion) en 1997
o DG de Proparco en 2002
o PCA de Socredo en 2006
o Directeur des risques à l’AFD en 2010

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Financer les pme. Parmi ceux-ci, faire passer les interventions de l’institution en Afrique subsaharienne de 29 % à 55 % du total de ses engagements. « Depuis le début de l’année, l’Afrique subsaharienne représente déjà près de 50 % des 470 millions d’euros de nos engagements », affirme-t-il, tablant sur un total de 900 millions à 1 milliard d’euros à la fin de 2012. Le nouveau patron de Proparco devrait également renforcer le financement des PME africaines. « La tendance cette année a notamment été de réduire un tant soit peu l’intermédiation pour être plus directement en contact avec les entreprises », explique-t-il. La filiale de l’AFD entend augmenter ses prêts directs aux entreprises, mais aussi entrer directement dans leur capital.

Pour l’heure, son principal véhicule de financement des PME reste le système bancaire, dont les établissements engloutissent à eux seuls la moitié des investissements de l’institution. Alors que certains doutent de l’efficacité de cette méthode, Claude Périou se défend : « En contribuant à la naissance de nouveaux réseaux bancaires, nous favorisons la concurrence et accompagnons les banques pour qu’elles pénètrent encore plus dans le tissu économique. » D’après lui, dans un souci de long terme, il est important de créer en Afrique des outils qui financent les économies et les PME. 

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