Zimbabwe : un Américain crée la polémique en tuant « Cecil », le lion vedette d’un parc national
Un scandale entoure la chasse interdite du lion vedette Cecil dans le plus grand parc du Zimbabwe. Un riche dentiste américain s’est offert la tête du célèbre lion à crinière noire. Ses deux complices locaux comparaîtront mercredi devant la justice.
Cecil était la star du parc Hwange, la plus grande réserve naturelle zimbabwéene, en raison de sa crinière en grande partie noire. Le lion mâle de 13 ans aurait été attiré hors du parc avec une carcasse animale accroché au véhicule, selon l’ONG Zimbabwe Conservation Task Force (ZCTF). Walter James Palmer, aurait ensuite tiré sur lui à l’aide d’un arc, le blessant sans le tuer. Après une traque de 40 heures, le chasseur l’aurait achevé d’un coup de fusil.
Cette chasse au lion controversée a été confirmée par l’Association des opérateurs de safari du pays (Soaz), mardi 28 juillet, à Harare, la capitale. Le dentiste américain aurait payé 50 000 dollars à un intermédiaire pour lui organiser cette chasse, qui reste légale au Zimbabwe en dehors des parcs nationaux comme Hwange, qui a accueilli 50 000 visiteurs, dont 23 000 étrangers, l’an dernier. Les chasseurs auraient tenté sans succès de dissimuler l’émetteur GPS, installé sur le collier de l’animal dans le cadre d’un programme de recherche de l’université de Cambridge.
La tête du lion comme preuve au tribunal
Deux Zimbabwéens sont accusés d’avoir organisé l’expédition : Theo Bronkhorst, dont la famille a une compagnie spécialisée dans les grandes chasses de léopards dans le nord et Honest Trymore Ndlovu, propriétaire de la ferme où la dépouille du lion a été retrouvée au début du mois.
Ils comparaîtront mercredi pour braconnage. Le trophée de chasse, soit la tête du lion et sa peau, sera présenté comme pièce à conviction devant le tribunal, selon la Soaz.
« Le plus triste dans tout ça, maintenant que Cecil est mort, le lion suivant dans la hiérarchie, Jericho, va probablement tuer tous les petits de Cecil afin de placer sa propre progéniture auprès des femelles comme le veulent les règles sociales normales parmi les lions », a déploré l’ONG ZCTF.
Ni les autorités du parc, ni la police zimbabwéenne ne pouvaient confirmer si Walter James Palmer, dentiste dans le Minnesota aux États-Unis, se trouvait toujours au pays mardi soir.
« Je regrette profondément »
Son histoire a suscité la polémique, notamment sur les réseaux sociaux. Ses comptes Twitter et Facebook professionnels ont été fermés mardi après avoir été inondés par des attaques virulentes.
« Je regrette profondément que la poursuite d’une activité que j’aime et que je pratique avec responsabilité et dans la légalité se soit traduite par la mort de ce lion », a-t-il déclaré dans un communiqué publié mardi soir, en ajoutant qu’il ignorait tout de la réputation du lion. Il a « fait confiance à l’expertise de mes guides locaux professionnels afin de chasser dans un cadre légal », a-t-il soutenu.
Walter James Palmer se révèle un amateur de grande chasse. « Selon nos informations, il semble qu’il a déjà commis des crimes similaires ailleurs », a affirmé Emmanuel Fundira, le président de Soaz. En 2008, le riche dentiste aurait reconnu avoir braconné un ours noir dans le Wisconsin.
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