Nadine Tinen : « Si une femme peut le faire ! »

Nadine Tinen dirige le bureau de PricewaterhouseCoopers pour le Cameroun. À la tête d’une équipe de 100 personnes, elle prouve à sa manière que les femmes d’affaires ont les clefs pour réussir.

Nadine Tinen, associée du cabinet PricewaterhouseCoopers à Douala. DR

Nadine Tinen, associée du cabinet PricewaterhouseCoopers à Douala. DR

Publié le 12 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

Rencontrée au Women’s Forum, qui se tient à Deauville du 10 au 12 octobre, Nadine Tinen dirige le bureau de PricewaterhouseCoopers pour le Cameroun, depuis Douala. À la tête d’une équipe de 100 personnes, active dans quatre pays, elle prouve à sa manière que les femmes d’affaires africaines ont les clefs pour réussir.

Jeune Afrique – Comment favoriser l’emploi des femmes en Afrique ?

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Nadine Tinen – Selon moi, il faut favoriser l’excellence quel que soit le genre. Je ne suis pas le produit d’une politique de discrimination positive et je crois qu’il ne faut compter que sur ses propres ressources et non pas sur son genre pour faire son chemin en entreprise. Chez PricewaterhouseCoopers (PwC), la proportion de femmes a déjà considérablement augmenté depuis que je suis entré dans le cabinet il y a 15 ans, même si les hommes constituent encore la majorité de la force de travail.

Mais mon exemple doit aussi aider les femmes à ne pas avoir peur de s’engager dans une carrière exigeante. Les jeunes femmes peuvent se dire qu’il est possible de concilier réussite professionnelle et vie de famille. J’ai trois enfants et, pourtant, j’ai réussi à grimper les échelons dans mon entreprise. Je crois que cela peut aussi constituer un exemple pour les hommes… Si une femme peut le faire, alors pourquoi pas eux !

Il m’était impossible de rentrer dans un ministère si je portais un pantalon !

Comment considérez-vous la situation des femmes dans les affaires au Cameroun ?

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Dans les milieux d’affaires, je ne trouve pas que cela soit nécessairement pire qu’ailleurs, même si les femmes sont toujours largement sous-représentées. Dans les administrations, c’est une autre affaire… Quand j’ai commencé, il m’était impossible de rentrer dans un ministère si je portais un pantalon ! Au Cameroun, les hommes sont très élégants avec les femmes, mais la galanterie poussée à l’extrême est aussi une forme de machisme donc ce n’est pas encore idéal.

Que diriez-vous aux jeunes femmes d’aujourd’hui ?

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Les jeunes femmes, tout comme les jeunes hommes d’ailleurs, doivent avant tout se concentrer sur ce qu’elles considèrent comme leur force, sur les projets qui leur tiennent plus particulièrement à cœur. Il faut être déterminé, ne pas baisser les bras tout en sachant se remettre en cause. Dès le début, j’avais identifié que je voulais me spécialiser dans la fiscalité des entreprises car je savais que c’était un domaine dans lequel le Cameroun avait un besoin important. Pour y parvenir, je suis partie étudier cinq ans en France, puis, diplômes en poche, je suis aussitôt rentrée au Cameroun et j’ai entamé ma carrière chez PwC. Vous connaissez la suite…

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Nicolas Teisserenc, envoyé spécial à Deauville

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