Crise au Burundi : quelle est la situation des réfugiés après la présidentielle ?

L’exode des Burundais en raison de la crise politique se poursuit, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Le calme relatif qui règne au Burundi depuis la présidentielle ne suffit pas à convaincre les populations concernées de rentrer chez elles.

Publié le 30 juillet 2015 Lecture : 1 minute.

Depuis le déclenchement de la crise politique, en avril dernier, des dizaines de milliers de Burundais ont fui les violences pré-électorales vers les pays voisins. Et ce n’est pas terminé, plus d’une semaine après l’élection présidentielle du 21 juillet, qui a donné un troisième mandat controversé au président Pierre Nkurunziza.

Un total de 178 999 réfugiés en quatre mois

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À la date du 30 juillet, 178 999 réfugiés vivent dans l’un des 15 camps du HCR, situés en Tanzanie, RDC, Rwanda et Ouganda. Sans compter les 15 176 Burundais qui vivaient déjà en exil avant la crise et les milliers de déplacés à l’intérieur du pays, dont le nombre est difficile à évaluer.

« Nous avons été surpris par le nombre important de réfugiés qui ont fui le Burundi. C’est beaucoup plus que nos prévisions », explique Karin de Gruijl, porte-parole du HCR, qui espérait une entente entre le parti au pouvoir de Pierre Nkurunziza et l’opposition, avant l’élection présidentielle pour calmer le jeu.

De nouveaux réfugiés chaque jour

Les réfugiés affluent encore chaque jour par centaines dans les camps. « Les Burundais restent encore très inquiets et préfèrent attendre de voir comment la situation va évoluer avant de rentrer chez eux », rapporte-t-elle.

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En effet, plusieurs Burundais craignent le jour de l’investiture du président Nkurunziza, dont la date n’a pas encore été annoncée. La situation demeure volatile et « leur retour est donc difficile à prévoir », soutient le HCR.

Carte sur la situation des réfugiés burundais
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Un réfugié sur deux en Tanzanie

La Tanzanie est le pays qui accueille le plus de réfugiés. Plus de 85 000 personnes s’entassent dans le camp « surpeuplé » de Nyarugusu, dit Karin de Gruijl. Le HCR négocie actuellement avec le gouvernement tanzanien pour construire un nouveau camp qui permettra de désengorger celui de Nyarugusu, où vivaient déjà 60 000 Congolais réfugiés depuis près de 20 ans.

Les conditions sanitaires sont difficiles en raison du manque d’eau et d’espace, confirme Dorian Job, responsable adjoint de la cellule d’urgence de l’ONG Médecins sans frontières. Fin mai, une épidémie de choléra a touché au moins 3000 personnes en Tanzanie. Une vaste campagne de vaccination a été lancée pour tenter de stopper la propagation de la maladie qui a tué une trentaine de réfugiés.

La tentative de coup d’État en mai dernier a accéléré la fuite des Burundais, encore traumatisés par le putsch de 1993 qui a déclenché une guerre civile sanglante dans leur pays.

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En avril, ce sont principalement les femmes et les enfants qui ont quitté le Burundi, de peur que la situation ne s’envenime. Ensuite, plusieurs hommes ont traversé les frontières en mai et en juin, « se disant victimes d’intimidation, de menaces » et craignant d’être recrutés de force par les Imbonerakure, la milice des jeunes du parti au pouvoir, raconte Karin de Gruijl.

Le contexte actuel au Burundi est loin d’être propice au retour des réfugiés, avance MSF. Dorian Job s’attend à « une convergence vers davantage de tensions », qui forceraient davantage de Burundais à quitter leur pays.

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