Terrorisme : les 9 mesures phares prises par le Cameroun pour se protéger de Boko Haram
Suite aux attentats qui ont frappé Maroua et Fotokol depuis la mi-juillet, les autorités camerounaises ont annoncé un renforcement de la sécurité, notamment dans le nord du pays. Jeune Afrique a fait le point sur les principales dispositions.
Au vu du modus operandi de Boko Haram, la communauté musulmane et les enfants font désormais l’objet de toutes les attentions, tout comme les ressortissants étrangers, priés de montrer patte blanche, sous peine d’expulsion. Certaines mesures annoncées en réponse aux attentats de Maroua et Fotokol concernent uniquement l’Extrême-Nord, d’autres s’appliquent plus largement.
- Interdiction des regroupements et fermeture des débits de boisson après 18h
Depuis dimanche 26 juillet, les débits de boisson de l’Extrême-Nord doivent fermer leurs portes dès 18h, selon les instructions de Midjiyawa Bakari, le gouverneur de la région. Cette mesure concerne également les cabarets de commercialisation de la boisson traditionnelle appelée « bil-bil ». Les rassemblements dans les lieux publics et les mosquées sont également interdits après cette heure.
- Multiplication des contrôles et des fouilles
Les comités de vigilance ont été encouragés à se développer et les Camerounais sont invités à utiliser un numéro vert afin de signaler tout comportement leur paraissant suspect.
Le gouverneur de l’Extrême-Nord a également annoncé que des renforts de policiers et de gendarmes allaient permettre de multiplier les contrôles et les fouilles de domiciles.
Les étrangers en situation irrégulière devraient, selon lui, être systématiquement expulsés. À Maroua, les propriétaires de logement et les chefs de quartier ont également été priés de s’assurer de la « conformité » de leurs locataires et de leurs administrés. « Chacun est un premier rempart », explique à Jeune Afrique un gradé de la police.
- Renforcement des effectifs dans le Nord
Quelque 2 000 soldats camerounais ont été envoyés dans l’Extrême-Nord. Ce renfort portera officiellement à 8 500 le nombre de soldats envoyés dans cette région.
- Renforcement des contrôles sur les axes routiers
Le ministre de la Communication a annoncé un renforcement des contrôles, déjà existants, sur les axes routiers entre les grandes villes camerounaises, notamment entre Douala et Yaoundé. Selon des personnes ayant emprunté cet axe ces derniers jours, la mesure est déjà effective.
Ces contrôles doivent notamment s’accompagner, selon les autorités policières contactées par Jeune Afrique, d’une fouille systématique, à l’aide de détecteurs de métaux notamment.
- Interdiction de la vente à la sauvette
La vente à la sauvette est proscrite sur l’ensemble de la région de l’Extrême-Nord. Toute activité économique doit désormais être localisée à un endroit fixe et le promoteur doit se munir de toutes les pièces justifiant l’ouverture de son activité.
- Restriction de la circulation des véhicules à deux roues
Dans la région de l’Extrême-Nord, les engins motorisés à deux roues et leurs propriétaires ou leurs conducteurs doivent désormais détenir tous les documents concernant le titre de propriété ou le statut de conducteur.
La circulation des deux-roues, connus pour être le moyen de transport privilégié par les islamistes, était déjà interdite à Maroua dès la tombée de la nuit, avant les attentats.
- Contrôle des enfants
Le contrôle des enfants est une des mesures phares annoncées par le gouverneur de l’Extrême-Nord. Selon la presse locale, un jeune garçon a encore été interpellé lundi 27 juillet par la police en possession d’un sac contenant des explosifs. L’enfant, arrêté sur la route du marché central de Maroua, aurait déclaré que le colis lui avait été remis en échange de la somme de 3000 francs CFA, retrouvée sur lui. Un appel de vigilance à destination des parents a également été lancé.
Les écoles coraniques ambulantes ont été interdites dans toute la région, tandis qu’une opération de ramassage des enfants des rues a été lancée depuis dimanche 26 juillet à Maroua.
- Interdiction du port du voile intégral
Le port de la burqa avait été interdit le 15 juillet dernier dans l’Extrême-Nord, par le gouverneur de la région, Midjiyawa Bakari, après le double attentat commis par des femmes voilées dans la ville de Fotokol le 13 juillet. Les autorités camerounaises ont ensuite décidé d’étendre l’interdiction aux régions de l’Est et du Littoral.
Plus de 600 voiles islamiques ont été saisis lundi 27 juillet à Kousseri, poste-frontière camerounais situé en face de N’Djamena
- Surveillance des mosquées
Les mosquées vont être l’objet d’une surveillance accrue dans l’Extrême-Nord mais également dans les régions plus méridionales. Une cartographie des lieux de culte sera établie afin d’assurer la sécurité des fidèles, jusque dans la région de l’Est, autour de Douala, où une surveillance accrue des prêches des imams est également prévue.
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