Renault met le cap sur l’Afrique de l’Est
À l’occasion du Women’s Forum de Deauville, Jeune Afrique a rencontré les équipes Afrique de Renault. L’occasion de faire le point sur la stratégie africaine du groupe français qui nourrit des projets en Afrique de l’Est mais aussi au Nigeria et en Algérie.
En avril dernier, Renault annonçait sa décision de repenser son découpage géographique. C’est ainsi qu’a été créée la zone Euromed-Afrique (c’est à dire l’ensemble de l’Afrique et les pays méditerranéens comme la Turquie, la Roumanie et la Bulgarie ; soit en tout 62 pays). Sur ces marchés, Renault contrôle en moyenne une part de marché de 15%, même si quelques marchés constituent le principal de son activité, notamment l’Algérie où il détient 27% de parts de marché. En tout, la zone regroupe 480 points de ventes (réparateurs inclus) et 16 000 employés, si l’on compte les filiales et les réseaux de distributeurs).
Selon Anne Renaud-Abboud, directeur commercial de la zone Euromed-Afrique, « ce découpage géographique reflète à quel point l’Afrique est prioritaire dans la strétégie de Renault. Nous voulons notamment mener un effort en direction de l’Afrique de l’Est et nous avons mis en place une structure commerciale au Soudan, au Kenya et à Djibouti dans les tous derniers mois. » Cependant, pour Renault, il ne s’agit pas seulement de conquérir de nouveaux territoires, mais aussi de développer les réseaux de distribution dans les pays dans lesquels il est déjà présent : « Au Nigeria, par exemple, nous sommes à Lagos et Abuja, mais il nous semble impératif de nous développer dans les capitales régionales », poursuit Mme Renaud-Abboud.
L’Algérie se distingue avec une force de vente à 40% féminine, un taux supérieur à celui de la France (34%).
Pas de doute sur l’Algérie
Alors que le marché algérien est figure parmi les tous premiers marchés d’Afrique avec 400 000 nouveaux véhicules neufs vendus par an, juste derrière l’Afrique du Sud (500 000) et loin devant le Maroc (130 000), la question de l’implantation d’une usine dans le pays reste suspendue aux négociations de Renault avec le gouvernement algérien. Sur ce sujet, le constructeur français ne semble pas douter d’y parvenir à terme, mais ne souhaite pas communiquer sur une éventuelle date de début des travaux. « Pour le reste du continent, souligne Anne Renaud-Abboud, il faut d’abord être puissant sur un plan commercial avant de songer au développement industriel ».
La place des femmes
Une composante importante de cette nouvelle stratégie consiste à favoriser le capital humain et la féminisation des équipes. L’Algérie se distingue avec des équipes de ventes à 40% féminines, un taux supérieur à celui de la France (34%). De plus, la directeur marketing est une femme, la seule du groupe avec la filiale bulgare. Un exemple pour le reste du continent.
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Nicolas Teisserenc, envoyé spécial à Deauville
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