RD Congo : consommation quand tu nous tiens

Avec l’émergence d’une classe moyenne et l’affluence d’expatriés arrivent de nouvelles envies, et une flopée de boutiques et de centres commerciaux mêlant l’utile à l’accessoire.

Dans la galerie du Grand Hôtel Kinshasa, à la Gombe. © Beaudouin Mouanda/JA

Dans la galerie du Grand Hôtel Kinshasa, à la Gombe. © Beaudouin Mouanda/JA

Publié le 17 octobre 2012 Lecture : 4 minutes.

Depuis quelques années, Kinshasa voit régulièrement s’ouvrir de nouveaux temples de la consommation. Des boutiques, des centres commerciaux et des supermarchés qui ne proposent plus seulement le nécessaire, mais aussi, et surtout, l’accessoire, le futile et les marques à la mode. Avec une gamme de produits et de services considérablement étoffée.

Autant dire que, vu leurs prix, ces derniers sont réservés à une petite élite de Congolais et d’expatriés de toutes origines aux revenus confortables. La plupart de ces magasins sont d’ailleurs localisés à La Gombe et dans quelques quartiers huppés ou branchés des communes voisines de la capitale, dont Kintambo, Ma Campagne, Bandalungwa, Binza et Limete.

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Chaînes

Dans le domaine de la grande distribution, 2012 a été marquée par la réouverture, après plusieurs années de fermeture, du centre commercial de la famille Bemba dans le quartier GB (à Kintambo), sous l’enseigne Shoprite. C’est en effet à cette chaîne de distribution sud-africaine que les Bemba ont confié, pour dix ans, la gestion de leur supermarché (bâtiment et commerce). Un bel espace, équipé de parkings et d’un vaste magasin, où l’on trouve désormais de nombreux produits sud-africains.

Les Bemba ont confié la gestion de leur établissement du quartier GB au sud-africain Shoprite.

À Kintambo Hôpital, où elle est déjà propriétaire du supermarché Peloustore, la famille Ndombasi, qui est parmi l’un des rares opérateurs congolais du secteur, a implanté une nouvelle enseigne, Moni-Shop. Les Ndombasi possèdent par ailleurs trois supermarchés (à La Gombe, Binza UPN et Limete) et la supérette Netty’s, dans la concession d’Utexafrica, à Kintambo.

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Tout nouveau également, le centre commercial Kin Mazière, avenue Mpolo, à deux pas de l’hôtel Memling. Le bâtiment, entouré d’un vaste parking – assez rare en plein centre-ville pour être signalé -, comprend trois étages. Au rez-de-chaussée, un supermarché, GG Market, géré par un patron indien. Au premier étage, quelques boutiques, dont un coiffeur et un bar à l’ambiance feutrée, le Panoramic Lounge Bar. Au deuxième, une salle polyvalente, Les Antoinettes, avec restaurant, petits salons et terrasse.

Ces nouveaux espaces viennent grossir le nombre déjà croissant ces dernières années des malls et supermarchés de la capitale congolaise – Hasson et Frère, City Market (Sun Rise), Regal (Gay Impex), Kin Marché, Kin-Mart, Super Marché Michael, Alimentation Express, Saba Supermarkets, etc. -, et de sa kyrielle de supérettes – Munuprix, S&K, Febol Market, Kin Store, etc. -, dont la majorité est détenue par des hommes d’affaires indiens et libanais. Sans parler des boutiques hors taxes (duty free), qui proposent principalement vins, alcools, cigarettes et cosmétiques.

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Bijoux

Toujours pour satisfaire les envies de consommation de l’élite congolaise et des « expats », de petites boutiques proposant vêtements, chaussures, accessoires, bijoux fantaisie, cosmétiques, tissus d’ameublement, mobilier, vaisselle et matériel électronique ont progressivement fait ou refait surface dans les beaux quartiers de la capitale.

Bien barricadées derrière leur rideau de fer, elles se sont tout particulièrement développées dans la zone des Galeries présidentielles, autour du rond-point Forescom, à la Galerie du Fleuve, à deux pas du Beach Ngobila, du début de l’avenue du Lieutenant-Colonel-Lukusa jusqu’au carrefour Chantilly et le long du boulevard du 30-Juin, en face de la poste.

Déjà distribuée par une boutique kinoise (place de la gare centrale), l’enseigne de prêt-à-porter Zara, du groupe espagnol Inditex, ouvrira bientôt son propre magasin au pied de la Crown Tower (avenue Batetela).

Tendance déco

Après Ebeny Gallery, au coeur du centre-ville de La Gombe, et quelques boutiques derrière l’Institut national des arts, les petits et grands magasins entièrement consacrés à la décoration intérieure fleurissent. Comme Sixième Sens, face à la clinique Ngaliema, qui propose des meubles de luxe importés et fait office d’espace culturel (des expositions et des concerts y sont régulièrement organisés) et, surtout, Kitea, une franchise accordée par le groupe marocain du même nom à la Fabrique nationale de meubles et d’articles ménagers (FNMA), une entreprise de la famille Bemba.

« Outre notre label qualité, nous assistons la FNMA dans la gestion et assurons la formation du personnel », explique Noureddine, l’un des gestionnaires du magasin. Implanté à Limete, dans la 14e Rue, ce dernier soumet le chaland à quelque 4 000 m2 d’espaces d’exposition et de tentations (univers cuisine et salle de bains, univers salon et séjour, espace luminaire…) qui s’adressent à une clientèle très aisée – compte tenu des prix pratiqués, il se rapproche en effet plus de son cousin européen Habitat que d’Ikea.

Pour le moment, les meubles, la vaisselle et les accessoires sont importés du Maroc, d’Europe et d’Asie, mais bientôt la FNMA fabriquera ses propres meubles, notamment des salons, dans sa menuiserie, qu’elle a installée près de son show-room et qui réalise déjà des bancs scolaires pour le Bureau central de coordination (BCECO). Elle sous-traitera également la confection d’objets de décoration à des artisans congolais, qui s’inspireront de l’artisanat traditionnel et utiliseront des matériaux locaux, comme le cuivre et le raphia. Un accord a entre outre été signé avec la Banque commerciale du Congo pour l’octroi à la clientèle de prêts, baptisés Kiti, dont les montants, de 300 à 2 000 dollars (de 230 à 1 550 euros), sont remboursables sur plusieurs mois.

Plantes vertes

Dernière tendance kinoise, celle du jardinage. Si le nombre d’arbres et d’espaces verts diminue au fur et à mesure des travaux routiers et des constructions, le besoin d’aménager, d’entretenir les jardins et de décorer en plantes vertes bureaux, bars, restaurants et appartements se développe. Un besoin que comblent quelques pépiniéristes et paysagistes d’intérieur tels que Manga Flore ou Art vert, le dernier-né. Place à la green attitude.

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