Infographies : où en sont les grands chantiers algériens ?

Revenus pétroliers à la baisse et crise de la gouvernance font sombrer l’Algérie dans une grande incertitude. Le pays, qui doit rationaliser ses dépenses publiques, a pourtant plusieurs grands chantiers en cours : le point en infographies.

Ouvriers chinois sur le chantier de la grande mosquée d’Alger, juillet 2012. © Sidali Djarboub/AP/SIPA

Ouvriers chinois sur le chantier de la grande mosquée d’Alger, juillet 2012. © Sidali Djarboub/AP/SIPA

Publié le 31 juillet 2015 Lecture : 4 minutes.

Depuis une quinzaine d’années, les aménagements publics se sont multipliés un peu partout en Algérie. Logements, transports, sports, culture, aucun secteur n’est en reste. Le pays s’est lancé dans des chantiers souvent d’ampleur gigantesque et doit maintenir le cap, malgré les difficultés économiques actuelles. Quels sont les principaux grands chantiers du pays ?

La grande mosquée d’Alger

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C’est sans doute le projet le plus controversé. La construction de la mosquée d’Alger est un sujet de polémique sans cesse renouvelé. Plus d’un milliard d’euros ont été engagé pour la mener à bien et les retards accumulés n’ont fait que grossir l’enveloppe budgétaire. Abdelaziz Bouteflika en avait posé la première pierre en novembre 2011 et le bâtiment aux dimensions gigantesques devait être livré en septembre 2015. Finalement la 3e plus grande mosquée du monde après celle de la Mecque et de Médine ne sera livrée, si les derniers délais annoncés sont respectés, qu’en mars 2016. Pour l’instant, des milliers d’ouvriers chinois s’activent pour ce qui est considéré dans le pays comme un monument à la gloire du président Bouteflika. Sous la direction de la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC), le plus haut minaret du monde s’élèvera sur la baie d’Alger dans le quartier de Mouhammadia.

L’Opéra d’Alger

Un autre projet d’envergure résultant de la coopération entre la Chine et l’Algérie. L’histoire de l’Opéra d’Alger remonte à 2006, lorsque le président Abdelaziz Bouteflika se rend en visite officielle chez son homologue Hu Jintao. Généreux, Pékin avait offert 27,5 millions d’euros à l’Algérie afin de construire dans la capitale un nouveau monument culturel. L’étude et la réalisation du projet ont été confiées au groupe Beijing, celui-là même qui a construit le stade et l’Opéra de Pékin. Avec au moins 1 400 places, la nouvelle salle de spectacle qui se situe à Oued Fayet dans la banlieue d’Alger devrait ouvrir ses portes au public en octobre prochain. Alors qu’en 2012, Khalida Toumi, l’ancienne ministre algérienne de la Culture avait annoncé que l’édifice serait finalisé en 24 mois, le chantier aura finalement duré presque 35 mois. Le gouvernement a récemment annoncé avoir finalisé le gros oeuvre. Ne reste que les retouches de façade avant que l’Opéra ne puisse être inauguré.

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Le grand musée d’Afrique

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Depuis 2005, Alger est chargée par l’Union africaine de construire un grand musée de l’Afrique au bord de la Méditerranée. Un bâtiment entouré de jardins, qui représentent les différents paysages et civilisations du continent. Le projet en cours de réalisation s’étendra sur 15 754 m² et son coût supporté par le ministère de la Culture s’élève à 60 millions d’euros, sans compter le jardin. L’agence Arte Charpentier Architectes en charge du projet architectural.

Extension du réseau ferroviaire

L’Algérie souhaite étendre son réseau ferroviaire, le second le plus dense du continent après celui de l’Afrique du sud. Dans le Schéma d’aménagement du territoire 2025 (SNAT) élaborée en 2006, le prolongement des réseaux de chemin de fer était au centre des propositions. Entre 2000 et 2013, plus de 1 920 milliards d’euros ont été investis pour développer le réseau ferré qui a presque doublé, passant de près de 1 700 km à 3 800 km sur la même période. Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, 2 000 autres kilomètres sont en cours de réalisation et 6 500 en cours d’étude avec une projection encore plus importante à l’horizon 2025. Une fois les voies ferrées prolongées et le réseau électrifié, de nouveaux trains plus rapides viendront moderniser le réseau.

Un réseau routier qui se prolonge

Dans un pays où 97 % des transports s’effectuent par la route, il est nécessaire d’agrandir le réseau routier et de le moderniser. Le pays s’est lancé dans cette tâche depuis plusieurs années et quelques 13 200 km de routes ont été construites entre 2000 et 2014. Sur la même période, 3 132 milliards de dinars ont été absorbés par les aménagements routiers. La réalisation du chantier le plus important du réseau, celui de l’autoroute est-ouest, avait été marquée par d’importants retards et le versement de pots de vin.

Alors qu’elle devait être livrée fin 2009, l’autoroute, dont le chantier a été réactivé en 2006, n’a été finalisée qu’en 2013 (à 85%) avec un coût total d’au moins 9 milliards d’euros. Mis à part cette voie désormais en fonction, d’autres devraient voir le jour, comme celle de Relizane-Tiaret-Tissemsilt, de Khmis Meliana-Tissemsilt-Tiaret ou encore des Hauts-Plateaux.

La nouvelle ville de Hassi Messaoud

Dans le sud algérien, Hassi Messaoud est l’une des principales villes d’extraction pétrolière et le gouvernement a de grandes ambitions pour cette riche commune. Un projet de « nouvelle ville » a été lancé en 2014. Dans la première phase, ce sont les réseaux autour et dans la ville qui seront développés, avant les autres infrastructures. En avril 2015, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a également annoncé dans le cadre du méga projet la construction de près de 20 000 logements pour une ville qui devrait accueillir à l’horizon 2030, 80 000 habitants. Le projet global de nouvelle ville, auquel est alloué une enveloppe de 5,4 milliards d’euros, a pour objectif d’attirer dans cette région du sud investisseurs et opérateurs économiques.

Stades olympiques

Durant l’été 2013, le ministre des Sports avait annoncé la construction de plusieurs stades, dans l’espoir d’accueillir la CAN en 2017, ainsi que la rénovation de plusieurs autres. Par exemple, le stade olympique de Rabah Bitat à Bouira est fermé depuis 2010 pour l’installation d’une toiture et le chantier n’a pas avancé depuis. Le stade de Tizi Ouzou, qui devait être construit et livré en 2012 et dont l’enveloppe est de 350 millions d’euros, est toujours en chantier. Par ailleurs, le stade du 5 juillet 1962 d’Alger est également en rénovation depuis plus d’une année pour agrandir sa capacité d’accueil, le moderniser et le doter d’une toiture. Le coût de cette dernière rénovation s’élève à 400 millions d’euros.

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