Congo-Brazzaville : les participants au « dialogue alternatif » appellent à ne pas changer la Constitution
Après trois jours de discussions à Brazzaville, plus de 600 délégués – opposants pour la plupart – ont appelé mercredi le président Denis Sassou Nguesso à ne pas changer la Constitution. Ils déposeront leur mémorandum « le 3 ou le 4 août » au ministère de l’Intérieur.
C’est une sorte de « contre dialogue » qui s’est tenu du 26 au 29 juillet à Diata, l’un des quartiers populaires de Makélélé à Brazzaville. À l’issue des travaux, 630 participants, opposants politiques et membres de la société civile mais aussi une poignée de membres de l’actuelle majorité au pouvoir – ont dénoncé le « dialogue national » organisé à la mi-juillet à Sibiti, à l’ouest de la capitale congolaise.
Convoqué à l’initiative du président Denis Sassou Nguesso, les délégués au dialogue national avaient plaidé pour le changement de la Constitution du 20 janvier 2002, en vigueur dans le pays, laquelle limite notamment à deux les mandats présidentiels. « Un coup d’État », selon les opposants réunis à Diata.
Absence de consensus
« Rien n’autorise le président Denis Sassou Nguesso à procéder au changement de la Constitution », a réaffirmé l’opposant Paul-Marie Mpouélé qui a présidé le dialogue de Diata. Et « il n’y a pas de consensus » à ce sujet, a-t-il martelé. Avant de prévenir : « [Le chef de l’État] a toujours déclaré que faute de consensus, il va recourir au référendum constitutionnel. Or, organiser une tel référendum n’aurait aucun fondement juridique ».
C’est à Denis Sassou Nguesso de trancher
Le message sera-t-il entendu par Denis Sassou Nguesso à qui l’on prête l’intention de vouloir briguer un troisième mandat ? Pour l’instant, le président congolais n’a pas encore tranché. Des partisans du changement de la Constitution lui ont remis lundi les conclusions de leurs travaux. « Le 3 ou le 4 août, nous irons à notre tour déposer notre mémorandum au ministère de l’Intérieur qui aura la charge de le transmettre au chef de l’État », a indiqué à Jeune Afrique le député Mabio Mavoungou-Nzinga qui a pris part au « dialogue alternatif » alors que son parti, le Rassemblement pour la démocratie et le progrès social (RDPS), est membre de la coalition au pouvoir. « J’ai choisi mon camp », a-t-il confié.
« Il appartiendra au président Denis Sassou Nguesso de trancher entre ce que nous lui proposons et ce que ses partisans lui ont soumis », a toutefois reconnu l’élu de Pointe-Noire. « Mais s’il choisit de recourir au référendum pour changer la Constitution alors que seule sa révision est constitutionnelle, nous appellerons le peuple congolais à la résistance pacifique », a affirmé Mabio Mavoungou-Nzinga.
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