Éric Mboma, Standard Bank RDC : « Nos piliers ? L’Afrique et le secteur minier »
Après quatre ans à Singapour, où il était à la tête de la section Afrique des activités commerciales de la branche exploration du groupe minier BHP Billiton, le Kinois Éric Mboma a pris, fin août, la direction générale de la filiale en RD Congo du sud-africain Standard Bank, le premier groupe bancaire du continent en termes de bilan.
Jeune Afrique : Quel regard portez-vous sur l’évolution de l’environnement des affaires et du secteur bancaire congolais ?
Éric Mboma : L’un et l’autre se sont améliorés, mais le marché exige davantage. Il y a encore des ajustements importants à réaliser, tant pour améliorer le climat des affaires que pour mieux réglementer le secteur financier. Les banques doivent définir un business model plus adapté au contexte local. Il ne s’agit aucunement d’éviter le risque, mais de lui donner un juste prix. L’Association congolaise des banques et le gouvernement y travaillent.
Que représente le marché congolais pour un groupe comme le vôtre ?
Depuis quelques années, nous avons opéré un recentrage stratégique. Dans un premier temps, nous avons réduit notre présence en Amérique latine, maintenu nos positions asiatiques, et nous nous appuyons désormais sur nos deux piliers d’origine, à savoir l’Afrique (car la croissance future sera continentale) et le secteur minier. Nous nous posons en plateforme entre les pays émergents et le continent, où, hormis l’Afrique du Sud, notre base historique, nous sommes présents dans 17 pays : le Nigeria, le Ghana, le Kenya, l’Ouganda, etc. Avec ses 70 millions d’habitants et ses nombreuses ressources naturelles, la RD Congo est un enjeu stratégique. Nous croyons en ce pays. Nous sommes présents à Kinshasa et à Lubumbashi. Et, d’ici à la fin de l’année, nous le serons aussi à Kolwezi, à Goma et à Matadi.
Quelle est la vocation de Standard Bank en RD Congo ?
Le groupe y est surtout une banque « corporate », c’est-à-dire principalement tournée vers les multinationales, les organisations internationales et les entreprises minières, ainsi que les secteurs annexes, comme ceux des infrastructures énergétiques ou de transport. Notre bilan et nos ressources nous confèrent une forte capacité pour financer les entreprises du pays. Toutefois, en RD Congo, nous octroyons principalement des prêts à court terme (trésorerie, lettres de crédit). Nous intervenons en appoint des grands groupes miniers et soutenons surtout les juniors, tout en gardant un oeil attentif sur les autres secteurs, car les miniers ont besoin d’un tissu de PME locales pour développer leurs activités. Nous avons déjà accordé à des entreprises locales des prêts allant jusqu’à 5 millions de dollars (3,9 millions d’euros).
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Propos recueillis à Kinshasa par Muriel Devey
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