Fabrice Ebner : « Les diasporas restent notre priorité »
Sous la houlette de l’ancien directeur d’Etihad Airways en Afrique australe puis en France, Aigle Azur poursuit son expansion des deux côtés de la Méditerranée.
Jeune Afrique : Comment se porte la compagnie au sortir de l’été ?
Fabrice Ebner : Bien ! Nous sommes le deuxième groupe aérien français. En 2011-2012, 1,8 million de personnes ont voyagé sur nos lignes, soit 100 000 de plus que l’année précédente. L’exercice clos au 31 mars 2012 a généré un chiffre d’affaires de 320 millions d’euros, soit 33 millions de plus qu’en 2011. Nous opérons plus de 300 vols hebdomadaires desservant l’Algérie, la Tunisie, le Mali, le Portugal et, depuis juillet, la Russie.
Ciblez-vous toujours les diasporas vivant en France ?
Elles restent notre priorité, mais nous développons en parallèle des offres pour les hommes d’affaires [notamment en Algérie, NDLR] et les touristes selon les destinations. Notre positionnement marketing ne change pas, mais nous cherchons à toucher d’autres marchés, en Afrique de l’Ouest notamment. Nous sommes particulièrement intéressés par le Sénégal. Et nous réfléchissons à l’ouverture d’une ligne entre Paris et Tripoli.
Avez-vous souffert du Printemps arabe et de la crise malienne ?
Le segment « affinitaire » [des diasporas] est moins affecté par les aléas politiques que ceux des touristes et des hommes d’affaires. Nous avons donc moins souffert que nos concurrents, qui dépendent davantage des deux derniers. Nous affichons un taux de remplissage de 85 % vers Tunis, une bonne performance. Entre Paris et Bamako, nous tournons à 60 %, seulement 10 points de pourcentage de moins qu’il y a un an.
Quelle organisation avez-vous mise en place pour résister ?
Nous avons fait preuve de flexibilité. Le ramadan estival a entraîné un pic d’activité en septembre, un mois déjà chargé du fait de la rentrée scolaire. Pour faire face, nous avons augmenté les liaisons avec des vols supplémentaires, notamment vers l’Algérie, et la création de nouvelles lignes depuis Nice, Bordeaux et Strasbourg vers Alger.
Au Mali, nous avons interrompu momentanément la ligne Paris-Kayes, lancée il y a un an. Cette décision n’est pas due qu’à la baisse de la fréquentation, mais surtout à l’impossibilité de se ravitailler en carburant sur place : il fallait faire une escale supplémentaire – coûteuse – à Bamako, ce qui rendait la ligne peu rentable. En revanche, nous avons conservé la ligne Paris-Bamako, avec cinq vols hebdomadaires, et nous restons optimistes sur l’avenir.
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