Le français Coface assure son avenir
La compagnie d’assurances française ouvre un nouveau bureau à Accra. Elle confirme ainsi sa stratégie de développement en Afrique, devenue un important réservoir de croissance.
À l’instar des groupes internationaux qui, confrontés au ralentissement des marchés occidentaux, vont chercher des relais de croissance en Afrique, le français Coface, l’un des leaders mondiaux de l’assurance crédit (voir infographie), renforce ses positions sur le continent. Déjà installée dans dix pays africains dont le Maroc, l’Algérie et le Gabon, cette filiale de Natixis (groupe BPCE) a annoncé le 11 octobre à Casablanca l’ouverture d’un nouveau bureau à Accra. Exportateur d’or, de cacao et de pétrole, le Ghana, avec un PIB en hausse de 8,8 % en 2012, affichera l’une des plus fortes croissances du continent. Le groupe français entend tirer le plus grand profit de cette performance.
Le groupe entend tirer le plus grand profit de la croissance ghanéenne, de 8,8% en 2012.
Coface précisera à cette même occasion les principaux axes de sa stratégie de développement en Afrique. « Le marché de l’assurance crédit est historiquement européen, les groupes de cette région sont habitués à l’utiliser, notamment lorsqu’ils exportent en Afrique. Mais les entreprises africaines aussi commencent à apprécier les services que leur offre l’assurance crédit : prévention, gestion et couverture des risques qu’elles prennent en commerçant avec d’autres entreprises africaines ou européennes », explique Jean-Christophe Batlle, directeur adjoint de la zone Méditerranée-Afrique. Cet ancien directeur général de la filiale marocaine d’Euler Hermès, numéro un mondial de l’assurance crédit et principal concurrent de Coface en Afrique, a été débauché par la compagnie française pour piloter son développement dans cette région, devenue un important réservoir de croissance.
Au premier semestre de cette année, le chiffre d’affaires de la plateforme Méditerranée-Afrique du groupe a ainsi progressé de 10,3 % sur un an, à 106 millions d’euros, contre une hausse de seulement 5,8 % à l’échelle globale (808 millions d’euros). Parmi les principaux marchés du continent, l’Afrique du Sud enregistre une croissance de 12 % à 14 % par an, tandis que le Maroc s’envole de 30 % à 40 %… Reste que, pour l’heure, les montants en jeu sont faibles. Si, avec les flux d’exportation de la France, de l’Espagne, de la Chine, de la Turquie et de l’Italie, les engagements de Coface sur l’ensemble de la zone (hors Afrique du Sud) s’élèvent à quelque 6 milliards d’euros, les marchés africains sont sous-exploités malgré leur fort potentiel.
Convaincre
Dès lors, le groupe, qui s’allie localement aux principales banques (BNP Paribas, Société générale, BGFI…) et aux assureurs (Cagex, Axa, Activa, Chanas…) pour vendre ses produits, affirme que le principal défi est « d’animer ces marchés et de sensibiliser leurs acteurs pour toucher le plus grand nombre d’entreprises », selon Jean-Christophe Batlle. Concrètement, il s’agit pour Coface de convaincre les sociétés africaines de sécuriser leur commerce (sur le plan régional et national) en consacrant chaque année entre 0,2 % et 0,5 % de leur chiffre d’affaires à une assurance crédit.
Pour élargir sa base, le groupe mise aussi, avec ses partenaires banquiers, sur des solutions de financement permettant aux PME d’asseoir leur développement. « Nous avons mis en place, dans plusieurs pays dont le Maroc, des solutions qui permettent aux entreprises d’obtenir plus facilement, grâce à leur assurance crédit, des financements auprès des banques locales », explique le directeur adjoint. Ce type de partenariat, lancé en 2009, devrait s’étendre à l’ensemble des pays de la zone.
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Tawfiq Benzakour, directeur, Euler Hermes Acmar
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