Standard & Poor’s abaisse les perspectives de la note du Gabon
L’agence de notation a abaissé les perspectives de la note souveraine du Gabon de stables à négatives en raison du retard mis par Libreville à assurer le service de certains emprunts.
Standard & Poor’s a abaissé les perspectives de la note souveraine du Gabon (B+) de « stables » à « négatives », le vendredi 31 juillet. Dans son communiqué, l’agence de notation explique que cette décision fait suite aux retards accusés par le pays d’Afrique centrale dans le service de sa dette.
« Nous avons appris que le gouvernement gabonais a été en retard dans le règlement de certains engagements sur sa dette extérieure commerciale et bilatérale durant le premier semestre 2015 », explique Standard & Poor’s.
Coordination
L’agence américaine reconnaît que les arriérés en question – 18 milliards de F CFA soit 27,44 millions d’euros – représentent « moins de 1 % de la dette totale du Gabon » et qu’ils ont été apurés dans un délai de 30 jours. Pour S&P, ce retard tient au manque de coordination entre le Trésor et les services chargés de la gestion de la dette. L’agence estime que s’il n’était pas résolu, ce problème de coordination pourrait accroître la probabilité que le Gabon fasse défaut sur les futurs paiements sur sa dette. S&P relève cependant que des mesures ont été prises par les autorités de Libreville pour améliorer la gestion du service de la dette.
En février 2015, Standard & Poor’s a abaissé d’un cran la note du Gabon à « B+« , en raison de l’impact de la chute du prix du pétrole (44 % des revenus publics et 80 % des recettes d’exportation) sur les comptes du pays. Une décision suivie trois mois plus tard par l’agence Fitch Ratings.
Le Gabon a toutefois émis avec succès un eurobond de 500 millions de dollars sur les marchés internationaux, début juin, à un taux de 6,95 %, suscitant un carnet de commande de 2,75 milliards de dollars.
Estimations
Selon les estimations de Standard & Poor’s, l’endettement du Gabon devrait passer à 38 % du PIB en 2015, contre 29 % en 2014 ; le déficit public devrait atteindre 2 % du PIB cette année et 1,5 % l’an prochain, contre 0,6 % l’an dernier. Le pays devrait connaître une croissance de l’ordre de 4 % en 2015 et 4,5 % en 2016, contre 4,3 % en 2014, indique la même source.
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