Le Burundi est « entré dans les prémices de la guerre », selon International Crisis Group

International Crisis Group (ICG) a tiré la sonnette d’alarme mardi, après l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana et l’attentat qui a blessé le militant des droits de l’homme Pierre-Claver Mponimpa. Selon l’ONG, la situation au Burundi s’apparente à des « prémices de la guerre ».

Un policier burundais contrôle des passants à un barrage près de la capitale Bujumbura, le 2 août 2015. © Landry Nshimiye/AFP

Un policier burundais contrôle des passants à un barrage près de la capitale Bujumbura, le 2 août 2015. © Landry Nshimiye/AFP

Publié le 4 août 2015 Lecture : 1 minute.

« On constate un changement qualitatif dans la violence. On est passé des manifestations de rue à l’assassinat ciblé de personnalités de premier plan. On est entré désormais dans les prémices de la guerre », a déclaré, mardi 4 août, Thierry Vircoulon, chargé de l’Afrique centrale pour ICG.

Lundi soir, une figure de la défense des droits de l’homme, le militant Pierre-Claver Mbonimpa, a été gravement blessé par balles. La veille, le général Adolphe Nshimirimana, homme fort de l’appareil sécuritaire burundais et très proche du président Pierre Nkurunziza, a été tué à Bujumbura dans une attaque à la roquette.

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« Il est clair également que ce qui est arrivé à Pierre-Claver Mbonimpa est une réplique à l’assassinat du général Nshimirimana », a-t-il estimé, craignant une escalade de la violence qui risque replonger le pays dans une guerre civile.

« La prochaine étape peut être le président Nkurunziza »

« D’un côté, le message envoyé avec la mort d’Adolphe Nshimirimana est de dire que la prochaine étape peut être le président Nkurunziza. Cela donne l’idée que la stratégie est de cibler la tête du pouvoir », analyse-t-il.

Dans un discours à la nation dimanche soir, le président Nkurunziza a appelé à la retenue. « Restez unis et évitez le piège de la vengeance », a déclaré celui qui a été réélu pour un troisième mandat controversé après des semaines de manifestations et un coup d’État avorté.

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Le retour de la médiation

« Ce régime a deux visages », a commenté Thierry Vircoulon d’ICG. « En tout cas, le président peut maintenant difficilement soutenir que le pays est calme et en paix, comme il faisait jusqu’à présent », a-t-il ajouté.

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International Crisis Groupe appelle à un retour à la médiation en appelant « à une réaction internationale urgente et à la hauteur du problème ».

Depuis la présidentielle le 21 juillet dernier, « la médiation internationale a quasiment disparu, laissant grandes ouvertes les portes à la violence. « La médiation ne joue plus son rôle, il faudrait que cette médiation soit relancée au plus vite », a-t-il plaidé.

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