Ousmane Oumarou Sidibé, 60 ans, professeur à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Bamako depuis 2006, a été nommé lundi 3 août à ce poste par le Conseil des ministres, selon un communiqué du gouvernement.

Formé au Mali et en France, il a été plusieurs fois ministre entre 1993 et 2000, aux portefeuilles de l’Emploi, de la Fonction publique et du Travail, et a également dirigé l’Ecole nationale d’administration (ENA) du Mali. Il est l’auteur de plusieurs études, particulièrement sur le droit social.

Père de trois enfants, né en décembre 1954 dans une localité de la région de Tombouctou, il est par ailleurs secrétaire politique de l’instance dirigeante de l’Union pour la République et la démocratie (URD), une des principales formations de l’opposition malienne.

« Consolidation de l’unité nationale »

La Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), promise en mars 2013, a été officiellement créée en janvier 2014 pour trois ans. Ses travaux couvrent la période de 1960 à 2013 et portent sur l’ensemble des causes des conflits ayant affecté le nord du pays.

Elle doit contribuer à « l’instauration d’une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale », selon l’ordonnance de sa création.

« Soif de justice »

Ousmane Oumarou Sidibé a notamment participé aux derniers pourparlers de paix entre le gouvernement et les groupes rebelles, en tant que cadre au bureau du haut représentant du président malien pour le dialogue avec la rébellion. Le ministre malien de la Réconciliation nationale Zahabi Ould Sidi Mohamed, présent à la cérémonie de prise de fonction du président de la CVJR, s’est déclaré confiant pour l’exécution de sa mission.

« La CVJR a une mission très délicate, mais qui est prévue dans les accords pour la paix, d’établir la vérité parce que c’est sur la base de cette vérité qu’on peut faire la justice. Et c’est cette justice qui nous permettra d’arriver à la réconciliation », a quant à lui affirmé Ousmane Oumarou Sidibé.

« Je crois que notre société aujourd’hui a soif de justice, de réconciliation. Je crois que nous avons les atouts pour pouvoir coordonner cette mission », a-t-il ajouté, invitant les Maliens à mettre de côté les intérêts personnels pour la cohésion nationale, pour qu’ils se retrouvent et pour reconstruire le tissu social et l’unité.