La croissance inclusive est au coeur des débats

Le Forum économique international sur l’Afrique se tient aujourd’hui (4 octobre) à Paris. Selon les intervenants, pour favoriser la croissance inclusive (celle qui crée des emplois durables), la mise en place de fonds souverains par les pays riches en ressources naturelles est une piste privilégiée.

Dans les ressources naturelles, trois principes doivent être respectés : la transoarence, l’implication des communautés locales et la création de fonds souverains. © CluffGold

Dans les ressources naturelles, trois principes doivent être respectés : la transoarence, l’implication des communautés locales et la création de fonds souverains. © CluffGold

Publié le 4 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

Comment transformer les ressources souterraines en emplois ? C’était en substance la question posée aux différents intervenants invités par l’OCDE à l’occasion du Forum économique international sur l’Afrique se tient aujourd’hui (4 octobre) à Paris. Car les industries extractives sont très intensives en capital mais peu gourmandes en main d’œuvre. Alors que 36% de la population en Afrique subsaharienne vit en dessous du seuil de pauvreté, sur les dernières années, l’Afrique aurait dû créer 44 millions d’emplois en plus pour pouvoir absorber la masse des nouveaux entrants sur le marché du travail.

Les économies africaines ont connu une période de croissance ininterrompue pendant la dernière décennie. Cependant, tirée en premier lieu par le prix des matières premières et la demande chinoise, cette croissance n’a pas été suffisamment créatrice d’emplois pour absorber une population active grandissante. Les premières victimes sont les jeunes, dans un continent où la population est composée à 50% de moins de 20 ans et où 10 millions de jeunes font leur entrée chaque année sur le marché du travail.

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Fonds souverain

Le fonds souverain permettrait également de financer un fonds de capital risque dédié aux PME nationales étranglées par le manque de financements.

Selon Mthuli Ncube, chef économiste et vice-président de la Banque africaine de développement (BAD), les ressources naturelles ont bien la capacité de transformer les économies africaines, à la condition de respecter trois points principaux. Le premier concerne la période de négociations des contrats et la transparence. Deuxièmement, il convient d’impliquer les communautés locales pour éviter que ne se produisent les drames qui ont par exemple enflammé la région du Delta, au Nigeria.

Mais l’économiste défend aussi l’idée d’un fonds souverain. Selon lui, un tel instrument permet de gérer les ressources de façon transparente, d’investir dans les infrastructures et de faire fructifier le capital pour les générations futures qui ne jouiront pas des bénéfices de la vente des matières premières, dont les réserves sont limitées. Le fonds souverain permettrait également de financer un fonds de capital risque dédié aux PME nationales étranglées par le manque de financements. C’est aussi un moyen de compenser les mauvaises années. En effet, les importantes fluctuations dans le cours des matières premières peuvent directement impacter le budget des pays producteurs. Le fonds souverain permettrait de réguler les ressources de l’État en cas de coup dur.

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Quelques cas en Afrique

Dans ce domaine, certains pays de l’OCDE comme la Norvège, l’Australie et le Canada, tous trois gros producteurs de matières premières, peuvent servir d’exemple aux pays africains qui souhaitent mettre en place un fonds souverain. En Afrique, le Botswana est le premier pays d’Afrique à avoir concrétisé un fonds souverain (en 1994), le Pula Fund, alimenté par les recettes des ventes de diamant. le Nigeria et le Gabon ont eux aussi sauté le pas en 2012.

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Lagos a annoncé ces derniers mois le lancement avant la fin de cette année d’un fonds souverain doté d’un capital initial de plus de 800 millions d’euros, notamment financé par les excédents de la manne pétrolière. Uche Orji, un ancien analyste d’UBS, en a pris les commandes. Quant au Gabon, il a fait renaître le « Fonds souverain de la République gabonaise ». Ce fonds sera notamment abondé par un prélèvement de 10 % sur les recettes pétrolières annuelles prévues dans la loi de finances.

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