Croissance : l’Afrique résiste grâce à son sous-sol

Dans sa dernière publication sur l’Afrique subsaharienne, la Banque mondiale prédit à la région 4,8% de croissance en 2012. Une performance honorable, due principalement aux secteurs miniers et pétroliers.

Selon la Banque mondiale, un tiers des pays africains connaitront une croissance supérieure à 6%. © Banque mondiale

Selon la Banque mondiale, un tiers des pays africains connaitront une croissance supérieure à 6%. © Banque mondiale

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 4 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

La Banque mondiale continue de prévoir une croissance soutenue pour l’Afrique subsaharienne. D’après l’institution de Bretton Woods, qui a publié le 4 octobre son analyse économique bisannuelle « Africa’s Pulse », la région devrait connaître une croissance de 4,8 % en 2012, en dépit du ralentissement économique mondial. Un taux quasiment identique à celui de 2011 (4,9%). En excluant l’Afrique du Sud – l’économie la plus importante du continent -, la croissance annuelle en Afrique subsaharienne devrait même atteindre 6 %. Les exportations africaines se sont nettement reprises, en progressant de 32 %, alors qu’elles avaient décrues de 11% au premier trimestre 2011.

Les pays africains n’ont pas été épargnés par la récente période de volatilité sur les marchés attribuable à la crise de l’euro, ni par le ralentissement de la croissance en Chine. Mais le maintien des prix élevés des matières premières et l’augmentation des volumes pétroliers et miniers du continent, constitueront, d’après la Banque mondiale, le moteur de la croissance économique de l’Afrique pour le reste de 2012. « Un tiers des pays africains connaîtra une croissance supérieure à 6 %. Ceux dont la croissance est la plus rapide bénéficient de nouvelles exportations minérales, telles que celles de minerai de fer en Sierra Leone et de l’uranium et du pétrole au Niger.

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Croissance éthiopienne

Mais d’autres facteurs jouent aussi, comme le retour à la paix en Côte d’Ivoire, ou d’une solide croissance macro-économique en Éthiopie », indique le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, Makhtar Diop. Ce dernier souligne également l’intérêt élevé des investisseurs pour la région, avec des flux de 31 milliards de dollars d’investissements étrangers directs prévus en 2012. Les perspectives des secteurs extractifs du continent sont florissantes. Dans le pétrole, le Nigeria et l’Angola ont encore respectivement 41 et 21 ans de réserves à leurs niveaux de production actuels. La production de nouveaux pays pétroliers, tels que le Ghana, le Mozambique, la Sierra Leone et l’Ouganda, pourrait également durer pendant un grand nombre d’années. Les mines du continent sont elles aussi en plein essor. En 2010, la Guinée représentait à elle seule plus de 8 % de la production mondiale de bauxite ; la Zambie et la République Démocratique du Congo détenaient une part combinée de 6,7 % de la production mondiale du cuivre ; et le Ghana et le Mali représentaient ensemble 5,8 % de la production aurifère mondiale.

Cette croissance, tirée par le sous-sol, demandera des efforts majeurs en matière de bonne gouvernance. « Les pays africains riches en ressources naturelles doivent faire un choix judicieux d’investir dans l’amélioration de la santé et de l’éducation et dans la création d’emploi, tout en réduisant la pauvreté au sein de la population parce que cela ne se produira pas automatiquement lorsque les pays deviendront riches », avertissait l’économiste en chef pour la Région Afrique de la Banque mondiale, Shantayanan Devarajan.

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