Nouha Aissat : « El Kendi croît plus vite que les concurrents »

Nouha Aissat, responsable management stratégique et gouvernance d’entreprise d’El Kendi, revient sur la stratégie du numéro deux du marché pharmaceutique algérien. Après le Maroc, le laboratoire veut ouvrir dans les deux ans une filiale en Tunisie.

L’usine algérienne d’El Kendi, ouverte en 2008. © El Kendi

L’usine algérienne d’El Kendi, ouverte en 2008. © El Kendi

Publié le 4 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : El Kendi a ouvert une usine en Algérie fin 2008. Comment a évolué le laboratoire depuis ?

Nouha Aissat : Depuis quatre ans, notre taux de croissance est largement supérieur à celui des autres laboratoires présents sur le marché algérien.  El Kendi est le deuxième laboratoire national dans le pays : en 2008, notre chiffre d’affaires s’élevait à 45 millions de dollars. Avec nos extensions de lignes, nous en sommes aujourd’hui à 64 millions de dollars, l’objectif étant d’atteindre 90 millions de dollars en 2012 et 110 millions en 2013.

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Qui est El Kendi ?

Société de droit algérien, construite sur des fonds jordano-saoudiens

Chiffre d’affaires (Algérie uniquement) : 64 millions de dollars en 2011 (+ 60 % par rapport à 2010)

Une soixantaine de spécialités fabriquées localement, commercialisés en ville (cardiologie, urologie, rhumatologie, dermatologie, neuropsychiatrie, antalgiques, infectiologie) ou à l’hôpital (oncologie/hématologie, gamme anesthésie, gamme antibiotique).

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 Quelles sont les clés de votre succès ?

Nous prospectons à l’échelle internationale puis nous réalisons un transfert de technologies pour produire localement. Nous disposons d’une unité de production conforme aux normes internationales, d’un département de R&D pour le développement de nos propres formules génériques. Nous sommes par ailleurs le seul laboratoire algérien à avoir une double certification américaine et européenne. El Kendi mise sur les produits à haute valeur ajoutée, comme les traitements pour les maladies rares ou en oncologie.

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Comment vous positionnez-vous ?

Nous ne cherchons pas à prendre des parts de marché mais à nous différencier en étant à l’affût de nouvelles opportunités. L’idée est de mettre à disposition certaines gammes, des molécules innovantes à forte valeur ajoutée, qui apportent un « plus » au marché algérien. Nous misons notamment sur les biotechnologies, qui constituent un marché vierge.

Quels sont vos projets ?

Nous procédons à des extensions de lignes au fur et à mesure que nous commercialisons de nouveaux produits.  Nous avons une usine en cours de construction, qui sera consacré à la fabrication de poudres sèches pour inhalation. Il s’agira d’une extension du site de Sidi Abdallah, sorte de « Silicon Valley pharmaceutique » algérienne où les autres laboratoires vont s’agglomérer dans le cadre du pôle de biotechnologies programmé par l’État pour 2020. De nouvelles lignes seront installées en 2013 pour des produits injectables puis pour des produits de  biotechnologie.

A l’étranger, après avoir ouvert une filiale au Maroc en 2010, il est aussi question d’en ouvrir une en Tunisie dans les deux ans.  Nous avons l’ambition de couvrir le marché national puis d’exporter dans toute la région et même en Afrique subsaharienne.

Comment voyez-vous l’évolution du marché pharmaceutique en Algérie ?

Il y a une volonté affichée de diminuer la facture pharmaceutique en produisant localement. En théorie, c’est encourageant, mais on attend que toutes les déclarations d’intentions se traduisent concrètement.

 

Propos recueillis par Fanny Rey, envoyée spéciale à Alger

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