Pour accueillir les réfugiés yéménites, Djibouti a besoin d’aide

Djibouti est confronté à la venue de nombreux réfugiés yéménites. Un afflux massif auquel le petit État a du mal à faire face.

Arrivée de Yéménites au port de Obock au nord de Djibouti,  mai 2015. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Arrivée de Yéménites au port de Obock au nord de Djibouti, mai 2015. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Publié le 5 août 2015 Lecture : 2 minutes.

En l’espace de quatre mois, au moins 10 000 Yéménites sont arrivés par bateau à Djibouti, d’après les derniers chiffres du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), 12 000 selon l’analyste politique yéménite Hisham Al-Omeisy qui observe les départs depuis Sanaa. En famille, les Yéménites quittent le pays fuyant la guerre qui oppose la coalition arabe fidèle au président Hadi aux combattants Houthis. Seulement une trentaine de kilomètres sépare le détroit de Bab el-Mandeb et Djibouti.

Des ressources insuffisantes

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Une situation à laquelle le pays d’accueil a du mal à faire face. Les Yéménites qui ont vécu dans des conditions très rudimentaires et dangereuses au Yémen ont besoin de nourriture, d’un espace d’accueil et de soins. Or, Djibouti est un petit pays qui accueille déjà de nombreux réfugiés venus principalement de Somalie, d’Éthiopie ou Érythrée, présents surtout dans les camps d’Ali-Addeh et de Holl-Holl.

En tout, le HCR offrait jusque-là protection et assistance à plus de 28 000 personnes, sans compter les derniers arrivants Yéménites. Comme l’explique Hisham Al-Omeisy, « les ressources de Djibouti sont limitées et le pays n’a pas la capacité d’accueillir tous ces réfugiés. Mais en même temps, c’est le seul pays à les accepter ». Désemparé face à l’ampleur des flux, le gouvernement djiboutien a demandé l’aide de la communauté internationale, le 3 août dernier.

Aide humanitaire

« La coalition arabe a annoncé que le Yémen était désormais plus sûr et que les réfugiés pouvaient retourner dans leur pays. Ce n’est qu’une annonce politique car la réalité sur le terrain est toute autre.  Il y a plus de troupes au sol et les combats continuent », ajoute l’analyste yéménite.

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Vivant dans des conditions misérables que la guerre leur a imposé, les Yéménites fuient le pays, pas seulement à causes des combats, mais parce qu’ils manquent de nourriture, d’eau, de carburant et de médicaments. Selon le HCR, 80% de la population yéménite a besoin d’assistance humanitaire, c’est-à-dire 21,1 millions de personnes. « Nous avons une quantité importante de riz qui devrait être bientôt livrée et qui pourrait servir à nourrir un million de personnes durant deux mois. Il est clair que notre plus grand problème est de nourrir la population les prochains mois. », s’inquiète Hisham Al-Omeisy.

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Au regard de la crise humanitaire et aux besoins croissants de la population, l’Union européenne a décidé le 5 août d’augmenter son aide humanitaire au Yémen de 12 millions d’euros, dont un million d’euros qui sera directement affecté à l’accueil des réfugiés Yéménites à Djibouti et en Somalie.

En quatre mois de conflits, les combats qui ont touché le pays ont détruit des villes entières et de nombreuses infrastructures. Si beaucoup de Yéménites fuient le pays à destination de Djibouti, d’autres moins nombreux se sont rendus en Éthiopie ou en Somalie. Le phénomène touche également l’intérieur du pays, où les habitants partent des grandes villes pour rejoindre les campagnes. D’après le HCR, 102 millions de Yéménites seraient des déplacés internes.

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