Mali : Aqmi aux trousses de Sanda Ould Boumama, ex-cadre d’Ansar Eddine libéré par la Mauritanie

Après l’intervention de membres de sa communauté auprès des autorités mauritaniennes, l’ancien porte-parole d’Ansar Eddine, Sanda Ould Boumama, a été libéré par Nouakchott. Mais ses anciens compagnons jihadistes, qui s’estiment trahis, le recherchent pour l’abattre.

Sanda Ould Boumama a notamment justifié les châtiments corporels et la destruction des mausolées de Tombouctou. © DR / Capture d’écran Youtube

Sanda Ould Boumama a notamment justifié les châtiments corporels et la destruction des mausolées de Tombouctou. © DR / Capture d’écran Youtube

Publié le 6 août 2015 Lecture : 1 minute.

L’ancien porte-parole du groupe Ansar Eddine à Tombouctou pendant l’occupation jihadiste de 20012-2013 au nord du Mali, a été libéré lundi 3 août par Nouakchott après avoir passé deux ans entre les mains des services de renseignement mauritaniens. « Sanda Ould Boumama a été relâché suite à l’intervention en sa faveur de membres de sa tribu, à la condition qu’il ne représente aucune menace pour la Mauritanie », explique Jamal Ould Oumar, un journaliste mauritanien expert des questions sécuritaire et de terrorisme.

Pendant l’occupation du nord du Mali, Ould Boumama était notamment un fidèle compagnon du chef d’Aqmi au Sahara, Yahya Abou Al Hammam. Mais après la débandade des groupes armés lié à Al-Qaïda au début de 2013 face à l’opération Serval, cet arabe de la communauté bérabiche de Tombouctou s’était rendu lui-même aux autorités mauritaniennes.

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« Orange pressée »

« Il n’a jamais présenté une menace directe pour la Mauritanie, même lorsqu’il était avec Aqmi et Ansar Eddine à Tombouctou », affirme Jamal Ould Oumar. Lorqu’ils l’arrêtent, les services de renseignement mauritaniens décident donc de s’en servir comme source d’information. Ils le gardent dans un lieu secret et le « pince à chaque fois qu’ils ont besoin d’une info sur Aqmi ; on lui faisait exactement à ce qu’on fait à une orange quand on a besoin d’un jus », affirme un diplomate mauritanien à Bamako.

« Les chef d’Aqmi ont jugé que Sanda les avait trahis en se rendant aux autorités mauritaniennes. Ils ont saisi tous ses biens dans le désert malien, notamment plus de 100 chameaux, avant de lui envoyer une lettre à Nouakchott l’informant qu’ils sont désormais à ses trousses », affirme une source sécuritaire à Bamako. Si Sanda Ould Boumama semble sorti d’affaires en ce qui concerne les autorités mauritaniennes, « les menaces d’Aqmi pèsent sur lui et la justice malienne lui court toujours après », dit un de ses proches dans le nord du Mali.

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