Aminata Niane glisse d’une présidence à l’autre

Figure de l’ère Wade, Aminata Niane, ancienne patronne de l’agence nationale des grands travaux devient conseillère de Macky Sall. Une nomination à double tranchant.

Aminata Niane n’aura pas le rang de ministre et son champ d’action n’est pas clairement défini. DR

Aminata Niane n’aura pas le rang de ministre et son champ d’action n’est pas clairement défini. DR

Publié le 10 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

Elle a été pendant près de une décennie l’une des femmes les plus influentes du Sénégal. Aminata Niane, 55 ans, vient d’être nommée « conseillère » auprès du président de la République, Macky Sall. Mais, contrairement aux échos publiés dans la presse locale, elle n’aura pas le rang de ministre et son champ d’action n’est pas encore défini. Elle devrait, selon Seydou Guèye, secrétaire général du gouvernement, « s’attacher à la mobilisation de ressources pour la réalisation de grands projets ».

Jusqu’en avril dernier, la Sénégalaise était à la tête de l’Agence nationale chargée de la promotion de l’investissement et des grands travaux (Apix). Un poste stratégique que lui avait confié l’ancien président Abdoulaye Wade en 2000, date de création de cette structure. Entre 2000 et 2010, cette scientifique de formation, diplômée d’un MBA de l’université de Birmingham (Angleterre), aura agréé 4 514 projets pour un total de 5 866 milliards de F CFA (8,9 milliards d’euros) d’investissements, dont 4 471 milliards de F CFA ont effectivement été réalisés. Certaines de ces infrastructures, dont l’autoroute à péage (580 millions d’euros) et l’aéroport international Blaise-Diagne (350 millions d’euros), seront livrées en 2013 ou en 2014. Toujours présidente du conseil d’administration du futur aéroport, Aminata Niane siège également depuis 2010 à celui de la multinationale française de services informatiques Atos.

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Pied de nez

Mais avec le temps, la femme à la célèbre chevelure poivre et sel est aussi devenue l’égérie de l’ère Wade… Pour une partie de la société civile et des alliés du nouveau chef de l’État, sa récente promotion est donc un véritable pied de nez. Ils rappellent en outre que sa gestion de l’Apix a été plusieurs fois épinglée par la Cour des comptes sénégalaise.

Contactée, l’intéressée botte en touche et affirme limiter ses interventions publiques. « Je suis aujourd’hui dans une position officielle et non plus dans une agence autonome où l’on pouvait s’exprimer avec sa propre stratégie », déclare-t-elle.

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