Chenilles bouillies ou rat sur son lit de bananes vertes : panorama des recettes insolites de l’Afrique

En Afrique, comme ailleurs, les régions ont leurs spécialités gastronomiques. Saviez-vous qu’on mangeait de l’écureuil au Gabon ou de la vipère au Cameroun ? D’une culture à l’autre, ces plats peuvent rebuter ou faire le bonheur des gourmets. Jeune Afrique a sélectionné un échantillon de ces pratiques culinaires atypiques.

Au Gabon, on déguste des rats palmistes qui ressemblent beaucoup aux rats domestiques. © Smithsonians’ national zoo / Flickr

Au Gabon, on déguste des rats palmistes qui ressemblent beaucoup aux rats domestiques. © Smithsonians’ national zoo / Flickr

Publié le 7 août 2015 Lecture : 3 minutes.

Les chenilles Sapelli bouillies 

« Faites bouillir les chenilles pendant au moins 30 minutes, faites les frire durant 10 minutes maximum. Tout dépend, si vous souhaitez qu’elles soient croquantes ou non ! » Rodrigue, parisien originaire de la région forestière du sud-ouest de la Centrafrique, avoue avoir la nostalgie de ce plat à base de chenilles Sappelli.

De nombreux pays africains mangent en fait des chenilles mais chacun à leur sauce.  Dans les contrées plus australes, lors des fêtes familiales, les chenilles constituent un plat rare et réservé aux hôtes. « J’en ai déjà mangé en Namibie. Je leur ai trouvé un petit goût acide et la texture m’a dégoûtée », confie pour sa part Julia, italienne expatriée en Namibie.

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Le rat palmiste cuisiné dans l’huile ou dans des feuilles de palmier

Une autre recette, à base de rat-palmiste peut rebuter les non-initiés. Ayant une chaire tendre, la cuisson se fait dans son propre jus. En ajoutant un peu d’huile, des herbes ou de la citronnelle, cela permet de relever le goût de la viande.

Chez les Fangs du Gabon, il existe plusieurs manières de préparer ce petit rongeur. La plus courante est « le paquet », selon Gaëlle, parisienne originaire du nord du Gabon. Emballé dans des feuilles de palmier, salé et épicé, on dépose le paquet dans la cendre et on le recouvre de braises brûlantes. « On mange ça avec des bananes vertes ou du riz. »

L’écureuil accompagné de manioc

L’écureuil fait lui aussi partie de la gastronomie gabonaise. Une fois capturé, il faut retirer sa peau et ses intestins. De petite taille, mieux vaut éviter de le faire bouillir. Il suffit de le faire revenir à petit feu dans une casserole en y ajoutant du sel et des épices, la cuisson ne doit pas dépasser 15 minutes. Il est souvent accompagné de manioc cuit à l’eau.

La vipère en sauce

Dans les pays frontaliers du Gabon, plus particulièrement au Cameroun, la chair de reptile est préférée à celle des rongeurs. On appelle ça un « plat d’adultes ». La vipère est l’un des mets les plus atypiques qu’il y est donné de déguster. Servi la plupart du temps en sauce, et souvent fumé, l’animal à chair blanche, que l’on présente aux étrangers comme un compromis de poulet et de poisson, s’accompagne volontiers d’épices ou même de fruits tels que les amandes, les mangues sauvages ou les tomates.

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Le chien

Dans certaines zones, consommer du chien constitue une épreuve de bravoure. Selon certains témoignages,  dans les provinces du Kasaï oriental et occidental, la viande de chien ne se mange qu’à l’occasion de certains rituels Lubas (peuple de l’Afrique centrale établi en RDC) et uniquement par des initiés.

Au Togo, manger du chien rendrait plus fort. Les Kabyè, un peuple du nord (région de Kara) se nourrissent de chien lors des épreuves de lutte traditionnelle, nommées Evala et servant de rites de passage des jeunes garçons vers l’âge adulte.

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Au Ghana, la viande de chien est désormais un met recherché dans de nombreuses régions. Selon la presse ghanéenne, dans les marchés de Bukom, Chorkor et Nungua, banlieues d’Accra (la capitale), la viande de chien est moins chère que le bœuf, le poulet et le mouton. De plus en plus de vendeurs se reconvertissent d’ailleurs dans ce commerce devenu plus rentable.

Des gorilles et sangliers grillés

Vecteur potentiel du redoutable virus Ebola, la viande de brousse a été interdite dans les pays touchés par l’épidémie. Mais dans les zones les moins concernées par le virus hémorragique, la viande de brousse continue d’être consommée.

Dans le nord du Gabon, le gros gibier, chassé à petite échelle, est destiné à la consommation familiale. Des gorilles ou des sangliers, capturés dans la forêt équatoriale, finissent grillés ou cuisinés en sauce.

Et bon appétit, bien sûr !

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