Le Gabon a bien expulsé des immigrés clandestins mais dément les accusations de maltraitance
453 personnes ont été expulsées le 3 août dernier, dont 60 Sénégalais et 130 Maliens mais également des Nigérians ou des Burkinabè en situation irrégulière. Accusées par l’ONG sénégalaise Horizon sans frontière de maltraitance envers des ressortissants du Sénégal, les autorités gabonaises nient farouchement.
L’association sénégalaise Horizon sans frontière a accusé les autorités gabonaises de « maltraitance » et demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire mardi 4 août. « Ce n’est pas la première fois que le Gabon torture ou maltraite des migrants», avance Babacar Sèye, le président de l’organisation, dans la presse sénégalaise.
« La vie des ressortissants sénégalais au Gabon vacille entre détentions arbitraires, expulsions voire même assassinats. Une plainte sera déposée les jours à venir aux Nations unies contre le Gabon pour violations et tortures de migrants sur son territoire », a-t-il encore déclaré lors d’une conférence de presse.
« Affabulation »
La menace ne fait pas trembler les autorités gabonaises outre mesure. « C’est de l’affabulation », estime Guy-Bertrand Mapangou, ministre de l’Intérieur gabonais, joint par Jeune Afrique. « Il n’y a eu aucune maltraitance. L’ambassadrice du Sénégal, Saoudatou Ndiaye Seck, était présente et a même visité le centre de rétention », explique encore Guy-Bertrand Mapangou.
« Nous sommes prêts à répondre à cette plainte. Il appartiendra au ministre des Affaires étrangères de voir comment réagir », commente le ministre, qui estime que Horizon sans frontière tente de ternir l’image de l’État gabonais.
« Une procédure classique »
Selon les chiffres du ministère, 453 personnes ont en effet été expulsées le 3 août dernier, dont 60 Sénégalais et 130 Maliens mais également des Nigérians ou des Burkinabè. Ils ont embarqué, via le port de Libreville, sur un bateau battant pavillon camerounais, jusqu’au port nigérian de Calabar, le plus proche de la frontière gabonaise.
De là, ils devaient être acheminées en bus, mis à disposition par l’armateur et financés par le Gabon, vers leur pays d’origine, en profitant des accords au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
« C’est une procédure classique que nous avions déjà utilisée il y a un mois lorsque nous avions reconduit 500 personnes à la frontière », précise Guy-Bertrand Mapangou. Et d’ajouter : « Nous devons être vigilants avec les personnes qui entrent illégalement sur notre territoire. Avec Boko Haram, mieux vaut prendre des mesures. »
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