Bolou Gouali Eloi, cet inconnu candidat à la présidentielle ivoirienne
Il a pris tout le monde de court en devenant le premier Ivoirien à déposer son dossier de candidature pour la présidentielle du 25 octobre. Totalement inconnu de ses compatriotes, cet employé d’une société d’assurance explique sa démarche à « Jeune Afrique ».
Il préparait son coup depuis plus de six mois. Si bien que le 3 août, lorsqu’il décide d’aller, seul, déposer à la Commission électorale indépendante (CEI) sa candidature à la prochaine présidentielle ivoirienne, quelques heures à peine après l’ouverture légale des dépôts de candidature, Bolou Gouali Eloi, 46 ans, a pris tout le monde de court… Totalement inconnu au bataillon, il devenait le premier à accomplir cette démarche, en chipant la première place aux poids lourds de la scène politique ivoirienne. Même les commissaires n’en sont pas revenus et ont d’abord pensé à une blague.
Pourquoi s’est-il présenté ?
Contacté par Jeune Afrique, Bolou Gouali Eloi explique – pas peu fier de son petit effet – vouloir se présenter à l’élection d’octobre, en indépendant, « pour participer à la stabilité et à la réconciliation du pays ». Réfutant totalement l’idée d’avoir voulu créer un « buzz », ce natif de Kékégozoa, (un village à 17 km de Daloa, centre-ouest) se dit motivé par « une conviction profonde ». Et d’ajouter : « Après la longue crise postélectorale que nous avons connue, il est temps de voir émerger de nouveaux visages en politique. Il faut dire aux Ivoiriens que le poste de président n’est pas un mythe et que tout Ivoirien peut y accéder. La politique n’est pas réservée aux seuls politiciens. »
A-t-il des chances de voir sa candidature validée par le conseil constitutionnel ?
« Bien sûr ! », lance l’intéressé, qui affirme avoir réuni puis déposé toutes les pièces nécessaires, sauf… la caution de 20 millions de F CFA (soit près de 30 500 euros) à verser au Trésor public. Employé dans une société d’assurance – dont il ne veut pas préciser le nom, pour dit-il « ne pas mélanger vie politique et professionnelle ». Il s’explique : « J’ai un réseau, des partisans, qui sont prêts à mettre ses fonds à ma disposition, il n’y a aucun problème à ce niveau-là. » Une assertion que contredit un membre de la CEI, parlant d’une candidature « quelque peu fantasque », avec un dossier « quasi-vide », que son institution est tout de même légalement obligée de recueillir.
« Moi président »: sa première mesure…
« Si je suis élu président, je ferai une réforme importante pour que le mandat présidentiel passe à 10 ans et que les pouvoirs essentiels soit transférés au Premier ministre, qui deviendrait le véritable maître d’œuvre de la politique dans le pays. Celui-ci ne serait plus nommé comme on le fait aujourd’hui, mais après un appel à candidature, où celui qui aurait le meilleur programme serait choisi. Et ensuite, au bout de deux ou trois ans, une fois que ce système sera stable, je démissionnerai. »
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