Le sort d’un otage croate inconnu à l’expiration d’un ultimatum de Daesh

Le sort d’un Croate enlevé près du Caire par la branche égyptienne du groupe État islamique (EI) restait inconnu vendredi soir à l’expiration d’un ultimatum de cette organisation jihadiste qui a menacé de l’exécuter.

Le domicile de Tomislav Salopek, le 6 août 2015 à Vrpolje, en Croatie. © AFP

Le domicile de Tomislav Salopek, le 6 août 2015 à Vrpolje, en Croatie. © AFP

Publié le 8 août 2015 Lecture : 3 minutes.

Tomislav Salopek, âgé de 31 ans et employé d’une société française spécialisée dans l’exploration du sous-sol, a été été enlevé le 22 juillet dans la banlieue « 6 octobre » du Caire. C’est le premier étranger kidnappé et menacé de mort par la branche égyptienne de l’EI.

Depuis la Croatie, son père a supplié les jihadistes égyptiens de lui laisser la vie sauve. « La seule et unique raison de son séjour dans votre patrie était de gagner de quoi nourrir ses enfants, rien de plus », a dit à l’AFP Zlatko Salopek depuis sa maison familiale à Vrpolje (est).

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Dans une vidéo mise en ligne mercredi, l’otage, agenouillé aux pieds d’un homme cagoulé tenant un couteau et lisant une feuille, dit qu’il sera exécuté dans 48 heures si le gouvernement égyptien ne libère pas « des femmes musulmanes » emprisonnées.

La vidéo ne précise pas quand le compte à rebours a exactement commencé mais deux jours se sont écoulés depuis sa mise en ligne.

La ministre croate des Affaires étrangères Vesna Pusic se trouve depuis jeudi au Caire pour suivre cette affaire de près, et a rencontré son homologue égyptien Sameh Choukri.

« Nous n’épargnerons aucun effort pour retrouver l’otage et assurer sa sécurité. Nous déployons des efforts intensifs pour déterminer le lieu de sa détention », ont indiqué les Affaires étrangères après la rencontre.

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« C’était son dernier jour »

La présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic a prévu de s’entretenir vendredi au téléphone avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, après avoir affirmé faire le maximum pour « trouver une solution ».

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Les autorités égyptiennes craignent que la décapitation d’un occidental effraie encore un peu plus les touristes, déjà moins nombreux qu’avant au pays des Pharaons, mais également les nombreuses entreprises étrangères présentes dans le pays, dans un contexte économique morose.

Une exécution montrerait aussi les limites de la vaste campagne militaire engagée contre les jihadistes dans le Sinaï, leur bastion en Egypte.

Au moment de son enlèvement, M. Salopek, père de deux enfants, travaillait depuis quelques mois pour la société Ardiseis, filiale de la Compagnie Générale de Géophysique (CGG), en tant qu’analyste sismique.

« C’était son dernier jour de travail pour la société française. Il s’apprêtait à rentrer à la maison le lendemain », a déploré son père Zlatko.

Dans sa ville natale, des voisins attendaient avec angoisse des nouvelles de Tomislav Salopek, qualifié de jeune homme aimable.

« Je pense que chaque habitant de Vrpolje est très inquiet et triste, craignant le pire. Mais nous avons toujours l’espoir que cela se termine bien, même si le temps presse », a dit un voisin Miro Hrastovic.

« Défaire’ les insurgés »

Jeudi, lors de l’inauguration en grande pompe du « nouveau canal de Suez », aux portes du Sinaï, le président Sissi a de nouveau promis de « défaire » les jihadistes.

La branche égyptienne de l’EI a revendiqué en juillet sa première attaque contre une mission diplomatique en Egypte, un attentat contre le consulat italien au Caire qui a fait un mort. En décembre, elle avait affirmé avoir tué un Américain travaillant pour la société pétrolière Apache, près du Caire.

Mais elle est plus particulièrement active dans la péninsule du Sinaï, où elle multiplie les attaques sanglantes contre les forces de sécurité, et se fait d’ailleurs appeler « Province du Sinaï ».

Les jihadistes disent agir en représailles à la répression contre les partisans du président islamiste Mohamed Morsi après sa destitution par l’armée en 2013. Plus de 1.400 personnes, principalement des manifestants islamistes, ont été tuées dans les mois qui ont suivi cette destitution orchestrée par M. Sissi, ex-chef de l’armée élu chef de l’Etat en 2014.

Responsable d’atrocités dans les régions sous son contrôle en Syrie et en Irak, l’EI a exécuté de nombreux étrangers enlevés notamment en Syrie, dont des journalistes et des humanitaires.

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