Ouganda : une Gay Pride célèbre l’abandon d’une loi anti-homosexualité

Quelque 200 militants ougandais ont défilé samedi à Entebbe lors d’une Gay Pride pour fêter l’abandon il y a un an d’une loi criminalisant l’homosexualité, mais ils restaient sur leurs gardes, craignant le retour de textes liberticides.

Gay Pride à Entebbe en Ouganda, le 8 août 2015. © saac Kasamani/AFP

Gay Pride à Entebbe en Ouganda, le 8 août 2015. © saac Kasamani/AFP

Publié le 9 août 2015 Lecture : 2 minutes.

Jugée « abominable » par des associations des droits de l’Homme mais populaire auprès de nombreux Ougandais, la loi annulée en août 2014 prévoyait la prison à vie pour tout individu dont l’homosexualité était démontrée.

La Cour constitutionnelle avait rejeté ce texte sur un point purement technique, six mois après son entrée en vigueur.

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Samedi, a constaté un journaliste de l’AFP, des dizaines de personnes se sont rassemblées à Entebbe à une quarantaine de kilomètres au sud de la capitale Kampala, sur les bords du lac Victoria, arborant drapeaux, cravates et autres parapluies arc-en-ciel, les couleurs symboliques de la communauté LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels).

« Marche des Fiertés »

Cette Gay Pride ou « Marche des Fiertés » venait achever une semaine d’actions, comme la Journée de la Conscience transgenre ou le concours de beauté de « M. et Mme Fierté », où 200 candidats s’étaient affrontés.

Ce rassemblement célèbre qui nous sommes, ce que nous vivons, mais aussi nos amis et alliés.

« Pour nous, ce rassemblement célèbre qui nous sommes, ce que nous vivons, mais aussi nos amis et alliés », a déclaré Richard Lusimbo, l’un des organisateurs de la marche, qui a salué les changements de l’année écoulée.

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« Nous avons connu certains progrès, la loi a été frappée de nullité. Et cela a permis l’écriture d’un nouveau chapitre de notre militantisme », a-t-il ajouté.

L’homosexualité reste un crime en Ouganda, punissable de plusieurs années de prison. Mais les Ougandais ne sont plus contraints, sous peine de sanction, de dénoncer les homosexuels aux autorités.

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Néanmoins, des hommes politiques ont déposé une nouvelle proposition de loi qui réintroduirait le délit de « promotion » de l’homosexualité.

Pour Rita, manifestante homosexuelle et mère de 32 ans, l’année écoulée a été « effrayante ». « J’ai même songé à l’exil. Mais si nous fuyons tous, qui va poursuivre la lutte? »

L’homophobie est très répandue en Ouganda. Harcèlement et intimidations sont le quotidien des homosexuels dans ce pays où se développe un christianisme évangélique d’inspiration américaine, particulièrement véhément à l’égard du mouvement LGBT.

Il a été reproché au président Yoweri Museveni d’avoir défendu une telle loi pour gagner en popularité, à l’approche de nouvelles élections présidentielles prévues pour février ou mars 2016, date de sa 30e année au pouvoir.

Des militants craignent que les droits des homosexuels soient à nouveau bafoués à des fins politiciennes alors que se profile le scrutin.

« La question anti-homosexuelle est toujours le fruit d’un calcul politique », acquiesce Richard Lusimbo. « Donc tout peut arriver ».

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