Zimbabwe : la police empêche les syndicats de manifester contre les suppressions de postes

La police zimbabwéenne a empêché le principal syndicat du pays de manifester contre une récente vague de suppressions d’emplois et brièvement retenu ses responsables, a indiqué samedi l’un des organisateurs de la marche.

La police anti-émeutes dans les rues de Harare, le  14 avril 2008. © Alexander Joe/AFP

La police anti-émeutes dans les rues de Harare, le 14 avril 2008. © Alexander Joe/AFP

Publié le 9 août 2015 Lecture : 2 minutes.

« La police a assiégé nos bureaux alors que nous étions en train d’organiser notre manifestation et ils ont décidé d’arrêter la direction », a indiqué à l’AFP Japhet Moyo, le secrétaire général du Congrès des syndicats du Zimbabwe (ZCTU).

« La police, a-t-il raconté, a ensuite relâché la direction en nous déposant au hasard dans différents points éloignés » du site prévu pour la manifestation où les militants comptaient exprimer « leur colère et leur mécontentement face aux pertes d’emplois ».

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Les entreprises zimbabwéennes, qui tentent de survivre à la crise économique qui frappe le pays, ont licencié plusieurs milliers de salariés ces derniers mois, suscitant la colère de ces derniers.

« Nous retournons à la rue »

M. Moyo a dit à l’AFP être surpris que la police ait ciblé cette manifestation alors que les organisateurs en avaient soumis le projet aux autorités, conformément à la loi. « Nous nous regroupons et retournons à la rue », a défié le responsable syndical.

La police a également neutralisé trois journalistes – y compris le correspondant de l’AFP – dans un de leurs camions au point de départ prévu pour la marche, avant de les relâcher sans aucune charge, au bout d’une heure, au commissariat central de Harare.

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Des dizaines de policiers en tenue anti-émeutes et munis de matraques patrouillaient le quartier des affaires à pied et en camion, a constaté le correspondant de l’AFP.

L’économie du Zimbabwe est en crise profonde depuis le début des années 2000 après la réforme agraire du président Mugabe qui a brisé un secteur-clé de l’économie du pays.

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Les lois d’indigénisation qui exigent que la majorité des parts des entreprises soient détenues par des Zimbabwéens sont également critiquées car elles feraient fuir les investisseurs étrangers.

Robert Mugabe, 91 ans, est au pouvoir depuis l’indépendance du pays de la Grande-Bretagne en 1980 et a été réélu en 2013 en promettant notamment la création de 2 millions d’emplois. Mais selon des économistes indépendants, 80% de la population active zimbabwéenne est toujours au chômage, alors que des millions de ressortissants ont fui le pays ces dernières années pour chercher du travail ailleurs, notamment en Afrique du Sud.

L?Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que 72% de la population vit sous le seuil de pauvreté avec moins d’1,25 dollar par jour.

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