La Guinée obtient une réduction de dette de 2,1 milliards de dollars

Avec l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), validée par la Banque mondiale et le FMI, la Guinée va pouvoir économiser chaque année 141 millions d’euros.

Le siège du FMI à Washington. © AFP

Le siège du FMI à Washington. © AFP

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 26 septembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Les conseils d’administration du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale ont validé le 26 septembre l’atteinte par la Guinée du point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). Suite à cette décision, le pays ouest-africain, présidé par Alpha Condé, va bénéficier d’une réduction de sa dette extérieure de 2,1 milliards de dollars, ce qui représente 66% de ses emprunts à l’étranger sur une période de 40 ans. Le pays va pouvoir économiser chaque année 141 millions d’euros de son budget public, utilisés auparavant pour payer cet endettement.

La décision de la Banque mondiale et du FMI était attendue. Lors du premier forum économique guinéen, organisé à Conakry les 14 et 15 septembre derniers, Antoinette Sayeh, la directrice Afrique du FMI, avait annoncé avoir transmis à son conseil d’administration un avis favorable. Elle avait vanté les efforts de rigueur entamés par le gouvernement : « De nombreux progrès ont été accomplis depuis 2010 : restauration du contrôle fiscal, politique monétaire resserrée, taux de change stabilisé, baisse de l’inflation », expliquait-elle, tout en relevant les « énormes défis restant à relever dans le secteur des infrastructures et dans la lutte contre la pauvreté et la corruption ».

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Nous avons réussi à remplir les critères de la Banque mondiale et du FMI en seulement 18 mois, alors que les précédentes tentatives avaient toutes échoué depuis 12 ans.
Alpha Condé

Interrogé par Jeune Afrique le 15 septembre, le président Alpha Condé se réjouissait de cette réduction de dette : « Nous avons réussi à remplir les critères de la Banque mondiale et du FMI pour valider cette étape en seulement 18 mois, alors que les précédentes tentatives avaient toutes échoué depuis 12 ans. C’est une étape importante, mais ce n’est pas une fin en soi. Nous devons continuer à rester rigoureux. Les ressources gagnées par l’allègement de la dette iront à des dépenses d’investissement pour accroître le bien-être de la population », affirmait le « Professeur ».

Maîtrise des indicateurs économiques

Pour satisfaire les deux institutions de Bretton woods, le pays a dû notamment présenter sa stratégie de réduction de la pauvreté, démontrer sa capacité à stabiliser les grands indicateurs macroéconomiques du pays (dont l’inflation et le taux de change). Autres éléments retenus en sa faveur : la présentation des rapports annuels de suivi de sa lutte contre la corruption ainsi que l’augmentation des taux de scolarisation dans le primaire et de vaccination infantile.

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L’incertitude sur la date des élections législatives – constamment reportées depuis 2011 – n’a pas pesé sur la décision d’allègement de la dette. « L’organisation des législatives est cruciale, nous ne manquons pas de le répéter au gouvernement, mais nous ne faisons pas de cette question un prérequis à notre coopération ou au financement de nos programmes dans le pays », expliquait lors du forum économique Ousmane Diagana, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Guinée, le Mali, le Niger et le Tchad.

La Guinée est le 34ème pays à atteindre le PPTE et, en conséquence, à bénéficier d’une réduction de sa dette publique extérieure.

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