Ushuaia Voyages capitalise sur une Afrique « simple et authentique »
Olivier Théry, fondateur de Ushuaia Voyages, le doyen des tours-opérateurs français en Afrique, revient sur les perspectives du tourisme sur le continent et défend un tourisme « simple et authentique ».
Trente-cinq ans après avoir découvert l’Afrique, Olivier Théry n’a rien perdu de son enthousiasme. Même si, selon le directeur général d’Ushuaia Voyages, « le potentiel touristique exceptionnel du continent est encore loin d’être exploité ». Si l’Afrique australe et orientale a « explosé » en quelques décennies, les parties centrale et occidentale restent « engluées » dans leurs difficultés, faute d’investissements dans un secteur « pas toujours perçu comme une priorité par les pouvoirs publics », regrette le doyen des tour-opérateurs français sur le continent. Même lorsqu’il parle de l’Afrique de l’Ouest, c’est pour citer l’exemple du Ghana, « qui a compris l’importance du tourisme comme facteur de développement économique », pendant que le Sénégal, principale destination de la région « a largement les moyens de faire mieux ».
Pour le patron d’Ushuaia Voyages, « tout développement passera par le secteur privé »
Déjà handicapés par une desserte aérienne « qui reste très chère », les pays francophones souffrent « d’un manque de formation de leurs personnels d’accueil » et de l’absence d’infrastructures dignes de ce nom, « face à une concurrence aujourd’hui mondiale ». Pour le patron d’Ushuaia Voyages, « tout développement passera par le secteur privé ». Aux États de mettre en place l’environnement qui permettra « de le motiver et de le rassurer ». Les possibilités sont immenses, « pour ceux qui ont des idées ».
« Afrique simple et authentique »
Celui qui se définit comme « un amoureux du continent », joue la carte d’une « Afrique simple et authentique », en s’appuyant, comme le nom de sa compagnie l’indique, sur un tourisme durable et équitable qu’il a été l’un des premiers à mettre en avant. Depuis son premier coup réussi en Sierra Leone dans les années 80, Olivier Théry a su faire preuve de créativité, en lançant en exclusivité des produits atypiques qui ont su rencontrer leur clientèle, des trains du désert en Mauritanie à celui de l’ébène au Bénin, en passant par les croisières sur le fleuve Sénégal à bord du Bou el Mogdad. Échaudé par la crise malienne, il explore aujourd’hui de nouvelles pistes à Madagascar et en Éthiopie, tout en tentant de relancer la Côte d’Ivoire ou le Cameroun, malgré « les cafouillages » constatés dans ce dernier pays.
Optimiste de nature, il veut croire en l’avenir touristique du continent, dans la foulée des flux interafricains qui portent aujourd’hui la croissance du secteur. À l’heure où le tourisme d’affaires prend le pas sur le segment loisirs, Olivier Théry suit la tendance, en prospectant la région au nom de la chaîne hôtelière Onomo. Après Dakar, Abidjan et Libreville, le groupe français spécialisé dans les adresses 3-4 étoiles pour businessmen s’implante actuellement à Lagos, Accra et Freetown, en attendant l’Algérie.
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