Selon Moody’s, les perspectives de croissance de l’Afrique sont stables

Selon l’agence de notation Moody’s, l’amélioration de la conjoncture économique en Afrique semble appelée à se poursuivre dans les cinq prochaines années en dépit des risques inhérents à la crise de la dette souveraine en Europe.

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Publié le 26 septembre 2012 Lecture : 3 minutes.

Dans une nouvelle étude intitulée « Afrique : malgré des risques de transmission de la crise de la dette européenne, une croissance stable est probable » publiée aujourd’hui mercredi 26 septembre, l’agence de notation Moody’s examine les trois principaux vecteurs de contamination (échanges commerciaux, mouvements de capitaux et flux bancaires) à travers lesquels le continent africain demeure exposé à la crise de la dette souveraine en Europe. D’après ce rapport, la perspective de croissance de l’Afrique pourrait s’affaiblir si la crise de la dette en Europe devait s’intensifier et conduire à une récession dans la zone euro plus prononcée que prévu par le scénario central de l’agence de notation.

L’Europe demeurant un partenaire économique de premier plan pour l’Afrique, le premier canal de transmission du risque se situe donc au niveau des échanges commerciaux.

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L’Europe demeurant un partenaire économique de premier plan pour l’Afrique, le premier canal de transmission du risque se situe donc au niveau des échanges commerciaux. C’est en Afrique du Nord qu’une contraction plus forte qu’attendu de l’activité en Europe aurait, estime Moody’s, l’incidence la plus forte en raison de l’importance des échanges commerciaux ‐ près de la moitié ‐ réalisés avec l’UE dans cette partie du continent. L’Afrique de l’Est, en revanche, serait la moins touchée, puisque moins de 15% de son volume total d’exportations est destiné à l’Europe.

Sensibilité des flux de capitaux

La deuxième source de contagion tient, en Afrique, à la sensibilité des flux de capitaux au risque événementiel (event risk) dont les 40 milliards de dollars de sorties nettes de capitaux investis en portefeuille lors de la crise financière de 2008 ont été un exemple tout à fait représentatif.

Selon Moody’s, les risques associés à une intensification de la crise de la dette en Europe seraient susceptibles d’engendrer un phénomène comparable qui lui‐même serait probablement suivi d’une augmentation de la volatilité du marché des changes remettant en cause les politiques de gestion monétaire. Néanmoins, si un scénario financier aussi extrême devait se reproduire, poursuit l’agence, on pourrait alors s’attendre à une intervention de la Banque africaine de développement ou d’autres institutions multilatérales pour tempérer les effets pervers des mouvements de capitaux.

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Interdépendance bancaire

Troisièmement, une nouvelle intensification de la crise en Europe aurait vraisemblablement en Afrique des conséquences en termes d’accès aux sources de liquidité externes, le système bancaire africain étant principalement alimenté sur ce plan par les banques européennes. L’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord sont, comparativement à d’autres marchés émergents, davantage soumises à l’instabilité financière qui règne en Europe en raison de la part importante de leurs expositions à travers les engagements étrangers des banques européennes.

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L’agence table sur une prévision de croissance pour les cinq prochaines années de l’ordre de 6% dans la région.

Moody’s penche en dépit de ces risques pour un scénario de croissance soutenue en Afrique et s’attend d’une manière générale à une amélioration durable de la conjoncture économique. L’agence table d’ailleurs sur une prévision de croissance pour les cinq prochaines années de l’ordre de 6% dans la région. En outre, les Etats disposent d’une marge de manœuvre budgétaire plus importante pour se montrer suffisamment réactifs face aux conditions macroéconomiques, et les flux d’investissements étrangers directs (IED) continuent d’autre part à augmenter. Il demeure que, même si le continent semble capable de résister au scénario de base retenu par Moody’s ‐ une reprise timide en Europe dans un contexte de croissance faible de 0% à 2% pour l’ensemble de la zone ‐ un scénario plus défavorable, s’il venait à se réaliser, affecterait plus profondément l’Afrique.

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