RDC : le Royaume-Uni s’oppose à l’exploration pétrolière dans les Virunga
Un projet d’exploration pétrolière d’une société britannique dans le parc national des Virunga, autorisé par le gouvernement congolais, se heurte à l’opposition du Royaume-Uni.
Depuis le mois de mai, treize organisations de défense de l’environnement tentent d’infléchir la décision du gouvernement congolais d’autoriser l’exploration pétrolière dans le parc national des Virunga, à l’est de la RDC. En effet, la société d’exploration et de production d’hydrocarbures britannique Soco International, cotée à la bourse de Londres, entend effectuer des repérages aériens dans le Bloc V dont les limites recouvrent 58% du parc des Virunga et la partie congolaise du lac Édouard. Le parc des Virunga, outre qu’il est le plus ancien d’Afrique, abrite les derniers gorilles des montagnes, une espèce dont il ne reste que 800 survivants dont 200 dans le parc.
Alors que la RDC interdit normalement toute activité d’extraction, minière ou pétrolière, dans ses parcs nationaux, elle a tout de même accordé à Soco l’autorisation de mener des activités d’exploration pétrolière dans la zone, une décision qui avait été suspendue en 2011 par le ministre de l’Environnement, sous la pression internationale. Pourtant, la semaine dernière, dans un dernier revirement, le ministre congolais des Hydrocarbures, Crispin Atama Tabe, cité par Associated Press, a indiqué que « les intérêts économiques du pays primaient sur les considérations environnementales ».
Conventions internationales
Sur son site, Soco assure qu’elle ne cherchera en aucune façon à mener des opérations dans les zones d’habitat des gorilles.
Finalement, mardi 25 septembre, le gouvernement britannique a déclaré être opposé au projet : « Nous avons informé Soco et demandé au gouvernement congolais le respect total des conventions internationales dont il est signataire », a déclaré un porte-parole du Foreign Office dans un communiqué. Le directeur général-adjoint de Soco, Roger Cagle, cité par Reuters, affirme quant à lui que l’engagement de la société « a été formalisé via un contrat de partage de production signé en 2006 et ratifié par décret présidentiel en 2010, avant d’ajouter que Soco participe au projet conformément à son engagement contractuel avec la RDC de continuer l’exploration dans le Bloc V ».
Il précise tout de même que, si le gouvernement congolais venait à changer d’avis, Soco « arrêterait toute activité. » Il souligne aussi que des années d’exploration sont encore nécessaires et qu’aucun forage n’a été programmé pour l’instant. Et sur son site, la compagnie britannique assure qu’elle ne cherchera en aucune façon à mener des opérations dans les zones d’habitat des gorilles, dans les volcans ou encore dans la forêt équatoriale du parc.
Récemment, l’Ouganda voisin a déclaré qu’il estimait ses réserves à 3,5 milliards de barils, de quoi aiguiser les appétits des sociétés pétrolières. La RDC cherche à développer son secteur pétrolier, largement sous-exploité avec seulement 26 000 barils par jour malgré d’importants gisements à la fois dans l’est et l’ouest du pays.
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