Rémy Ebanega : « Nous ne souhaitons pas que le Gabon soit suspendu par la Fifa »

L’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (ANFPG) a saisi la Fifa pour améliorer la situation de ses adhérents. L’international gabonais Rémy Ebanega, son président, explique les raisons de cette plainte.

Rémy Ebanega à Libreville, le 10 novembre 2011. © Joel Bouopda Tatou/AP/SIPA

Rémy Ebanega à Libreville, le 10 novembre 2011. © Joel Bouopda Tatou/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 10 août 2015 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous décidé de vous adresser à la Fifa, le 29 juillet, dans le litige qui oppose l’ANFPG aux instances dirigeantes du football gabonais ?

Rémy Ebanega : Tout simplement parce que rien n’évolue. Il faut savoir que quasiment rien n’a bougé ces derniers mois. Le championnat a effectivement repris, mais beaucoup de joueurs attendent toujours les arriérés de salaires de 2014. Et cette année, l’histoire se répète. De l’argent a été versé, mais le compte n’y est pas…

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L’État a pourtant versé une partie des subventions aux clubs…

Oui. Mais on peut se demander comment est utilisé cet argent, puisque beaucoup de joueurs attendent encore ce qui leur revient. On peut donc supposer que des sommes sont utilisées à d’autres fins. Et nous voulons savoir ce qu’il en est, car on parle de l’argent du contribuable. D’ailleurs, ce n’est pas forcément une bonne chose que le football professionnel gabonais repose presque exclusivement sur les subventions de l’État. Il faudrait que les clubs prennent en charge une partie de leur budget.

La situation financière des joueurs reste-t-elle précaire ?

Absolument ! Certains attendent d’être régularisés depuis près d’un an par rapport à 2014, et ils ne sont pas toujours payés dans les temps pour cette saison. Quand ils sont payés… Il y a aussi de retards dans le versement des primes… Nous demandons aussi que les clubs se mettent en conformité avec les statuts de la Fifa, en fournissant des bulletins de salaire, ce qui est très rare au Gabon. Et sans ce document, il est difficile de souscrire une assurance, ou d’être affilié à la sécurité sociale…

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Les instances du football gabonais ont-elles réagi après ce dépôt de plainte ?

D’abord, je tiens à préciser que nous ne souhaitons pas que le Gabon soit suspendu par la Fifa. Nous demandons juste que la situation évolue rapidement et que le statut du joueur soit respecté. L’ANFPG est soutenue dans sa démarche par la Fifpro [le syndicat international des joueurs, NDLR]. Blaise Louembé , le ministre des Sports, souhaite nous rencontrer prochainement à Libreville. Et la Ligue nationale de football (LINAF) a laissé entendre qu’elle souhaitait nous voir…

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