Londres abandonne la procédure d’extradition contre Karake, patron du renseignement rwandais

Karenzi Karake, le patron des services de renseignement rwandais, avait été arrêté à Londres le 20 juin à la demande de l’Espagne.

Le général Karenzi Karake à Kinshasa le 18 juin 2012. © CYRIL NDEGEYA/AFP

Le général Karenzi Karake à Kinshasa le 18 juin 2012. © CYRIL NDEGEYA/AFP

Publié le 10 août 2015 Lecture : 2 minutes.

La justice britannique a annoncé lundi 10 août avoir abandonné la procédure d’extradition lancée en juin contre le chef des services secrets rwandais Emmanuel Karenzi Karake, arrêté à Londres à la demande de l’Espagne.

« La procédure a été abandonnée aujourd’hui, lundi », a déclaré un porte-parole du tribunal de Westminster Magistrate, à Londres. Il a ajouté que les accusations spécifiées dans le mandat d’arrêt n’entraient pas dans le cadre des infractions couvertes par la procédure d’extradition britannique. « Après un examen attentif, nous ne pensons pas qu’une extradition peut être prononcée au regard des faits reprochés, selon la loi britannique », ont confirmé les services du procureur de la couronne (CPS) dans un communiqué publié en fin d’après-midi.

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Le cabinet d’avocat Omnia, qui assure la défense du général Karake, a également affirmé dans un communiqué que le chef des services secrets rwandais avait été libéré sans condition après que les autorités espagnoles ont concédé qu’il n’avait commis aucun crime susceptible de poursuite en Angleterre et en Espagne.

Une « procédure inutile et abusive », selon Kigali

Le général Karake, personnalité clé du régime rwandais, avait été arrêté le 20 juin à l’aéroport de Heathrow à Londres, à la demande de l’Espagne. Madrid l’accusait de « crimes de terrorisme » en lien avec la mort ou la disparition de neuf Espagnols au Rwanda, dont trois travailleurs humanitaires de Médecins du Monde. Il avait été libéré sous caution quelques jours plus tard, avec obligation de se présenter une fois par jour à la police, dans l’attente d’une décision sur le fond.

Le général Karake est désormais libre de rentrer chez lui. Sur Twitter, Louise Mushikiwabo, ministre rwandaise des Affaires étrangères, s’est dit lundi « enchantée » des informations en provenance de Londres, ajoutant toutefois que « la procédure [initiée contre Karake] était inutile et abusive ».

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La justice espagnole enquête depuis 2008 dans ce dossier. Selon l’acte d’accusation espagnol, le général Karake aurait eu connaissance et aurait approuvé le massacre de civils – dont les trois travailleurs humanitaires espagnols – entre 1994 et 1997 dans les villes rwandaises de Ruhengeri, Gisenyi et Cyangugu.

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Le général Karake est une figure de l’ex-rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame. Fin juin, le président rwandais avait d’ailleurs vivement dénoncé cette arrestation, évoquant « l’arrogance absolue » et le « mépris » de l’Occident.

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