Pendant la prise d’otages au Mali, une victime décrivait la situation à ses proches par messagerie
Le Sud-Africain tué dans l’attaque d’un hôtel du centre du Mali était en lien par messagerie avec ses proches pendant la prise d’otages. Il a décrit, depuis la salle de bain où il s’était réfugié, une « zone de guerre » à l’extérieur de l’établissement, a rapporté lundi un membre de sa famille.
Âgé de 39 ans, Roelof « Jaco » Janse van Rensburg, un sapeur-pompier de formation spécialisé dans les secours, fait partie des cinq sous-traitants de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) tués dans l’attaque de l’hôtel Byblos qui a débuté vendredi matin et s’est achevée samedi.
L’attaque n’a pas été revendiquée mais les soupçons des enquêteurs maliens se portent sur un groupe récemment constitué et allié aux jihadistes d’Ansar Dine, le Front de libération du Macina (FLM). Un communiqué du groupe Al-Mourabitoune, encore non authentifié, revendique également l’attaque ce lundi 10 août.
« Comme une zone de guerre à l’extérieur »
Pendant l’assaut, Janse van Rensburg s’est réfugié dans la salle de bains de sa chambre et a prévenu sa famille via un service de messagerie sur son téléphone portable. « Il disait que c’était comme une zone de guerre à l’extérieur », a expliqué lundi son beau-frère, Cobus Smal. « Tout le monde se cachait, ils étaient pris au piège dans leurs chambres », a-t-il ajouté.
Le secouriste a continué à envoyer des messages jusqu’à environ 18h GMT vendredi 7 août. La batterie de son téléphone s’est ensuite complètement déchargée. Ce n’est que le lendemain après-midi que sa famille a appris la nouvelle de sa mort.
13 morts
« De toute évidence, c’est très difficile pour ma sœur et les enfants », a confié Cobus Smal. « Nous essayons à présent de voir comment nous pouvons récupérer son corps pour organiser des funérailles », a-t-il expliqué.
Un second Sud-Africain présent dans l’hôtel avait pu être libéré par les forces maliennes, tout comme deux Ukrainiens et un Russe. Au total, l’attaque a fait 13 morts : quatre soldats maliens, cinq sous-traitants (un Malien, un Népalais, un Sud-Africain et deux Ukrainiens) et quatre assaillants.
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