Mali : un ex-combattant de Belmokhtar revendique l’attaque de Sévaré

Souleyman Mohamed Kennen, un proche du prédicateur islamiste radical malien Amadou Koufa et ex-combattant dans une unité de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, a revendiqué mardi l’attaque d’un hôtel à Sévaré qui a avait fait quatre jours plutôt 13 morts dans la région de Mopti (centre du Mali).

Mokhtar Belmokhtar sur une image datée du 17 janvier 2013. © AFP

Mokhtar Belmokhtar sur une image datée du 17 janvier 2013. © AFP

Publié le 11 août 2015 Lecture : 2 minutes.

« La main de Dieu a guidé les moudjahidine à Sévaré contre les ennemis de l’islam. Quinze ‘cafres’ [infidèles] et leurs complices ont été tués », a déclaré, le mardi 11 août, Souleyman Mohamed Kennen, cadre jihadiste, dans un bref entretien téléphonique avec un journaliste de l’AFP à Bamako. À l’en croire, le cheikh Amadou Koufa a également donné sa bénédiction pour l’attaque.

Souleyman Mohamed Kennen a par ailleurs affirmé que « la même main de Dieu [a permis] aux moujahidine de tuer trois militaires dans la région de Mopti, et promis d’autres attaques contre les ennemis de l’islam ». Allusion faite à la mort de trois soldats maliens dont le véhicule a sauté « lundi vers 12 heures 30 [locales et TU] sur un engin explosif improvisé près de la localité de Diabozo, cercle (département) de Ténenkou », dans le centre du Mali. Une information confirmée par le gouvernement malien dans la soirée du 10 août.

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« Alliance avec le diable pour l’application de la charia »

Réputé proche d’Amadou Koufa, ce prédicateur islamiste originaire de la région de Mopti, Souleyman Mohamed Kennen a également fait partie en 2012 de l’aile malienne de combattants pour Mokhtar Belmokhtar, alors que le nord du Mali était sous contrôle de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Eddine. Puis il a fondé son propre groupe de combat.

Avant cette revendication de l’attaque de l’hôtel Byblos de Sévaré, les soupçons des enquêteurs maliens se portaient vers un groupe récent allié d’Ansar Eddine, le Front de libération du Macina (FLM). « Il y a une passerelle entre tous ces groupes jihadistes. En revendiquant le coup de Sévaré, Souleyman parle aussi pour les autres groupes jihadistes », a affirmé à une source de sécurité régionale.

« Il n’est pas du tout impossible que des groupes islamistes traditionnels ont aidé à l’organisation de l’opération jihadiste à Sévaré, Souleyman Mohamed Kennen étant prêt à faire une alliance avec le diable pour l’application de la charia », a-t-elle commenté.

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« Une zone de guerre »

Une opération jihadiste décrite comme une « zone de guerre » par un Sud-Africain qui a été tué dans l’attaque. Il était en lien par messagerie avec ses proches pendant la prise d’otages.

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« Il disait que c’était comme une zone de guerre à l’extérieur », a expliqué son beau-frère, Cobus Smal. « Tout le monde se cachait, ils étaient pris au piège dans leurs chambres », a-t-il ajouté.

Le secouriste sud-africain a continué à envoyer des messages jusqu’à environ 18 heures vendredi jusqu’à ce que la batterie de son téléphone soit complètement déchargée.

Ce n’est que le lendemain après-midi que sa famille a appris la nouvelle de sa mort. « De toute évidence, c’est très difficile pour ma sœur et les enfants », a confié Cobus Smal. « Nous essayons à présent de voir comment nous pouvons récupérer son corps pour organiser des funérailles », a-t-il expliqué.

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