Sénégal : François Sarr, le tombeur de Millicom
L’avocat d’affaires sénégalais François Sarr a conseillé son pays dans la procédure contre l’opérateur télécom Millicom. Mais ce n’est que l’une des facettes de son travail.
Sur son bureau sont posés des dossiers où l’on peut lire Apix, MDL ou ICS. De l’Agence nationale chargée de la promotion des investissements et des grands travaux aux Industries chimiques du Sénégal, en passant par les banques de la société aurifère, la liste des clients de François Sarr est longue. Y figurent non seulement les principaux établissements bancaires du pays, mais aussi les multinationales Shell, Total ou Eiffage… Toutes les grandes entreprises présentes au Sénégal semblent être passées par le cabinet de l’avocat d’affaires. Tous les dossiers politiques cruciaux concernant les infrastructures ou l’électricité également.
Son dernier fait d’armes : avoir été l’un des avocats de l’État sénégalais contre Millicom. Dans cette affaire, le gouvernement avait porté plainte contre Sentel, la filiale sénégalaise de l’opérateur téléphonique, l’accusant de s’être octroyé une licence de téléphonie à un prix dérisoire. Devant les instances internationales, le tout s’est soldé par un accord à l’amiable : l’opérateur versera 103 millions de dollars à l’État (78,9 millions d’euros) pour mettre fin au conflit et obtenir sa licence.
Inspirer confiance
Cependant, l’essentiel du travail de François Sarr ne consiste plus à régler des contentieux… Il a modifié l’orientation des activités du cabinet qu’il a rejoint en 1982 (lorsque les avocats, respectivement libanais et français, Adel Fakry et Pierre-Michel Reyss l’ont repéré) et qui porte maintenant son nom. La structure jouissait déjà alors d’une solide réputation en matière de défense des sociétés. D’abord association d’avocats généralistes, le cabinet François Sarr s’est peu à peu tourné vers le conseil aux entreprises avec des équipes (douze avocats aujourd’hui) capables de les suivre sur le long terme. « Cela a pris beaucoup de temps, explique l’avocat. Il a fallu accompagner de nombreux clients dans des contentieux afin d’avoir l’expérience nécessaire pour inspirer confiance. »
Prochain objectif : étendre les activités du cabinet et en faire une référence en Afrique de l’Ouest. « Avec l’uniformisation du droit au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), les possibilités sont immenses », se félicite l’avocat. Il a déjà travaillé avec la Société financière internationale au Mali. Un premier pas hors du Sénégal.
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